C’est une scène de désolation qui s’est déroulée vendredi soir sur le marché de Noël de Magdebourg en Allemagne. Une attaque à la voiture-bélier a fait au moins deux morts et une soixantaine de blessés selon les autorités locales. Le choc et l’émotion ont submergé la ville et tout le pays.
Une attaque meurtrière qui laisse la ville meurtrie
Vendredi soir, aux alentours de 20h, une voiture a foncé dans la foule du marché de Noël bondé de Magdebourg, ville de l’ex-Allemagne de l’Est. Le bilan provisoire fait état d’au moins deux morts et une soixantaine de blessés, dont certains dans un état grave.
Le suspect, un homme d’une cinquantaine d’années selon des sources proches de l’enquête, a été rapidement interpellé par les forces de l’ordre. Les motivations de son acte ne sont pas encore connues à ce stade.
La maire de Magdebourg en larmes
Face à ce drame, la maire de Magdebourg Simone Borris n’a pu contenir son émotion. En larmes devant la presse, elle a confié être « profondément bouleversée » et ne jamais avoir imaginé que sa ville puisse être touchée par un tel événement.
Je n’aurais jamais pu imaginer que la ville soit touchée par un tel événement.
Simone Borris, maire de Magdebourg
Mme Borris a annoncé l’organisation d’une heure de commémoration ce samedi soir dans l’église principale de la ville, en hommage aux victimes. Le chancelier allemand Olaf Scholz est attendu sur place.
Un lieu de recueillement improvisé
Sur les lieux du drame, la place du marché de Noël s’est transformée en mémorial improvisé. Des passants viennent déposer bougies et bouquets de fleurs en hommage aux victimes.
L’atmosphère de fête et de magie de Noël a brutalement laissé place au chagrin et à la consternation dans les rues de Magdebourg. Comme un symbole, le grand sapin illuminé trône désormais au milieu des décombres.
La solidarité de la France
En France, l’émotion est aussi vive après ce nouveau drame sur un marché de Noël, 6 ans après l’attaque de Strasbourg. Emmanuel Macron a exprimé son soutien au peuple allemand, tout comme Marine Le Pen et François Bayrou.
Dans ces moments tragiques, les Français sont aux côtés du peuple allemand.
Emmanuel Macron, Président de la République française
Une minute de silence sera observée ce samedi à midi dans plusieurs villes de France en hommage aux victimes allemandes.
L’Allemagne, cible régulière en période de Noël
Ce n’est malheureusement pas la première fois que l’Allemagne est frappée par une attaque visant un marché de Noël. En décembre 2016, un attentat au camion-bélier sur le marché de Berlin avait fait 12 morts et 48 blessés.
- 19 décembre 2016 : attentat au camion-bélier à Berlin (12 morts, 48 blessés)
- 21 décembre 2018 : attaque au couteau à Lübeck (14 blessés)
Face à ces menaces récurrentes, les autorités allemandes avaient renforcé la sécurité autour des marchés de Noël ces dernières années, avec davantage de contrôles et des véhicules anti-intrusion. Cela n’a hélas pas suffi à éviter le drame de Magdebourg.
Une attaque qui ravive le traumatisme de 2016
Pour de nombreux Allemands, cette nouvelle attaque ravive le souvenir douloureux du 19 décembre 2016 et de l’attentat de Berlin. À l’époque, l’Allemagne avait été profondément ébranlée, remettant en cause sa politique migratoire et sa sécurité intérieure.
Près de 6 ans après, la menace terroriste plane toujours, venant ternir la magie de Noël. Malgré le choc, les Allemands veulent croire que la vie va reprendre le dessus et que l’esprit de Noël perdurera, en hommage aux victimes.
Une enquête pour comprendre
L’enquête sur l’attaque de Magdebourg ne fait que commencer. De nombreuses zones d’ombre demeurent sur le profil et les motivations du suspect. S’agit-il d’un acte terroriste, d’un déséquilibré ? Les enquêteurs vont devoir déterminer le mobile.
En attendant, la priorité est à l’accompagnement des familles endeuillées et des blessés, dont certains luttent encore entre la vie et la mort. Magdebourg et l’Allemagne font face, unies dans la douleur mais déterminées à ne pas céder à la peur.
Nous sommes Magdebourg, nous sommes l’Allemagne. Nous ne nous laisserons pas diviser.
Message posté sur les réseaux sociaux en hommage aux victimes