Une frappe de projectile en provenance du Yémen a secoué Tel-Aviv tôt ce samedi matin, faisant 16 blessés légers selon les autorités israéliennes. Les services de secours rapportent avoir été alertés vers 3h48 heure locale concernant un impact dans le quartier mixte de Jaffa, au sud de la ville. Les blessés, dont une fillette de 3 ans touchée par des éclats de verre, ont été transférés dans deux hôpitaux de la cité.
L’armée israélienne a indiqué qu’un « projectile lancé depuis le Yémen a été identifié et des tentatives d’interception ont été menées sans succès. » Dans un communiqué, les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen dont la capitale Sanaa, ont revendiqué le tir d’un « missile balistique hypersonique Palestine 2 » sur « une cible militaire de l’ennemi israélien » dans la région de Jaffa. Ils précisent avoir agi en réponse « aux massacres contre notre peuple à Gaza », et en « représailles à l’agression israélienne contre notre pays ».
Un nouveau front dans le conflit régional
Cette frappe intervient deux jours seulement après des bombardements israéliens contre des ports et infrastructures énergétiques des Houthis au Yémen, qui ont fait 9 morts selon les rebelles. Israël avait alors indiqué agir en représailles à un tir de missile yéménite ayant endommagé une école près de Tel-Aviv, malgré « une interception partielle ». Le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait prévenu : « celui qui frappe Israël paiera un prix très fort ».
Mais les Houthis, soutenus par l’Iran, font monter la pression. Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, ils ont lancé de nombreuses attaques contre l’État hébreu, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. La plupart ont été contrées ou n’ont causé que des dégâts matériels. Mais en juillet, un drone explosif avait tué un civil israélien à Tel-Aviv, déclenchant des raids aériens de représailles sur le port yéménite de Hodeida.
Les Houthis font partie de ce que l’Iran appelle l’«axe de la résistance», qui regroupe d’autres mouvements hostiles à Israël comme le Hamas, des groupes irakiens ou le Hezbollah libanais.
– Un expert de la région
Escalade des tensions au Proche-Orient
Cette nouvelle attaque marque une escalade significative dans le conflit opposant Israël aux mouvements pro-iraniens de la région :
- Les Houthis intensifient leurs tirs de missiles et drones à longue portée
- Israël frappe de plus en plus directement les intérêts iraniens au Yémen, en Syrie et au Liban
- Le Hamas et le Jihad islamique relancent les hostilités à Gaza
- Le Hezbollah libanais met en garde contre toute attaque israélienne
Selon des sources sécuritaires israéliennes, l’Iran fournirait des missiles plus précis et à longue portée à ses alliés, comme en témoigne le « missile balistique hypersonique » que les Houthis affirment avoir employé aujourd’hui. Une nouvelle donne qui pourrait contraindre Israël à intensifier ses raids préventifs dans la région, au risque d’un embrasement général.
Appels à la retenue
Face à ces développements préoccupants, la communauté internationale appelle toutes les parties à la désescalade. Le secrétaire général de l’ONU a condamné « la dangereuse escalade » et exhorté au « respect du droit international humanitaire, à la protection des civils et des infrastructures civiles ». Les États-Unis ont réaffirmé le « droit d’Israël à se défendre » tout en appelant à éviter « des actions qui exacerbent les tensions ».
Mais dans ce contexte de tensions accrues, alimentées par le soutien iranien aux mouvements anti-israéliens, un retour au calme semble difficile. Israël apparaît déterminé à contrer la menace à ses frontières quitte à ouvrir de nouveaux fronts, tandis que ses adversaires voient dans chaque frappe une opportunité de rallier à leur cause. Un engrenage dangereux qui fait craindre une conflagration régionale majeure.
