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Google propose des alternatives pour éviter le démantèlement

Acculé, Google tente d'échapper à un démantèlement sans précédent. Le géant du web propose des alternatives pour garder la main sur son précieux moteur de recherche Chrome, au cœur d'un bras de fer juridique titanesque. Mais ses contre-propositions suffiront-elles à convaincre la justice américaine ?

Le géant de la tech Google se retrouve dos au mur. Menacé d’un démantèlement historique par la justice américaine, l’entreprise tente une ultime manœuvre pour éviter l’inévitable. Vendredi soir, Google a soumis ses contre-propositions aux autorités, espérant ainsi échapper à l’obligation de se séparer de son précieux moteur de recherche Chrome, épinglé pour pratiques anticoncurrentielles.

D’après des sources proches du dossier, le ministère de la Justice exige ni plus ni moins que la vente pure et simple de Chrome. Un scénario catastrophe pour Google, qui se verrait ainsi amputé de son joyau, véritable pierre angulaire de son empire numérique. Mais trouver un repreneur sérieux, capable d’exploiter Chrome sans recréer une situation de monopole, s’annonce compliqué.

Google propose d’assouplir ses accords avec les fabricants de smartphones

Pour tenter d’amadouer le juge fédéral de Washington en charge du dossier, Google avance ses pions. Dans un mémorandum de 12 pages, le géant suggère notamment d’assouplir les contrats noués avec les fabricants de smartphones. Des accords juteux qui garantissent actuellement à Chrome une position ultra dominante sur les appareils mobiles.

Concrètement, Google verse des sommes colossales aux constructeurs, dont Apple, pour que Chrome soit systématiquement installé comme navigateur par défaut. L’entreprise propose de desserrer cet étau, en autorisant par exemple l’ajout natif de moteurs de recherche concurrents ou le téléchargement de ses applications sans passer obligatoirement par Chrome.

Des contre-propositions suffisantes pour éviter le démantèlement ?

Reste à savoir si ces contre-propositions suffiront à infléchir la position du ministère de la Justice. Car ce dernier ne compte pas en rester là. En août dernier, le juge Amit Mehta a en effet reconnu Google coupable d’abus de position dominante. Sa décision finale, concernant la vente forcée ou non de Chrome, promet d’être retentissante.

Mais Google n’a pas dit son dernier mot. Selon des experts, l’entreprise devrait faire appel de la décision, quelle qu’elle soit, et ainsi faire traîner la procédure en longueur. L’objectif ? Gagner du temps, en espérant qu’un changement politique rebatte les cartes. Le retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier prochain pourrait ainsi redistribuer le jeu.

Le début d’une longue bataille judiciaire

Quoi qu’il en soit, ce bras de fer entre Google et les autorités américaines marque le début d’une longue bataille judiciaire. Une guerre d’usure qui pourrait durer des années et remonter jusqu’à la Cour suprême. L’enjeu est de taille pour Google, qui joue ni plus ni moins sa survie. Mais aussi pour tout le secteur de la tech, suspendu à ce procès hors norme.

Car au-delà de Chrome, c’est bien le modèle économique des géants du numérique qui est dans le viseur des autorités. Accusés d’étouffer la concurrence et de verrouiller le marché à coup de milliards de dollars, les Gafam sont plus que jamais sous pression. Google, en première ligne, pourrait bien faire les frais de cette croisade antitrust et ouvrir une brèche dans laquelle s’engouffreraient ses concurrents.

L’avenir nous dira si les contre-propositions de Google suffisent à le tirer d’affaire. Une chose est sûre : le géant ne lâchera rien sans combattre. Quitte à jouer son va-tout juridique pour préserver son précieux moteur de recherche et, avec lui, son hégémonie sur le web. La partie d’échecs qui s’annonce promet d’être longue et acharnée.

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