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Logement social à Lyon en berne : l’opposition pointe du doigt la majorité écologiste

L'opposition dénonce une année catastrophique pour la production de logements sociaux à Lyon. Malgré une crise nationale, la métropole écologiste est pointée du doigt. Découvrez les chiffres et les réactions des élus...

La crise du logement s’intensifie à Lyon, avec une production de logements sociaux au plus bas en 2023 selon l’opposition de droite à la métropole. Le groupe Métro Positive, mené par Philippe Cochet, maire LR de Caluire-et-Cuire, tire la sonnette d’alarme face à ces « chiffres catastrophiques ».

Une année noire pour le logement social

Avec seulement 1955 logements sociaux et 1341 nouveaux logements produits en 2023, la métropole de Lyon est loin des objectifs fixés par l’État (3568) et elle-même (4400). Les professionnels de l’immobilier alertent depuis des mois sur des stocks de logements neufs au plus bas, bloquant le parcours résidentiel des ménages.

2023 est la pire année que nous n’ayons jamais connue en matière de création de logements sociaux !

– Philippe Cochet, maire LR de Caluire-et-Cuire

La métropole écologiste face à « une situation très compliquée »

Renaud Payre, vice-président PS en charge du logement, reconnaît une « situation très compliquée » malgré la volonté affichée de l’exécutif écologiste de produire massivement du logement social. Fin 2023, une aide d’urgence de 10 millions d’euros a été votée pour débloquer des projets à l’arrêt, permettant la sortie de terre de 3800 logements supplémentaires.

La métropole a aussi augmenté de 31% le fonds de solidarité logement entre 2018 et 2023. Mais pour Renaud Payre, il s’agit d’une « crise nationale » face à laquelle « il n’y a pas de politique nationale du logement suffisante ».

Les promoteurs privés, acteurs clés du logement social

À Lyon, les promoteurs privés contribuent à hauteur de 60% à la production de logements sociaux. Ils appellent à accélérer les délais d’obtention des permis de construire et à desserrer les contraintes réglementaires locales pour relancer la machine.

Sans les bailleurs sociaux, on serait au point mort partout.

– Renaud Payre, vice-président en charge du logement

Des maires de droite sanctionnés pour carence de logements sociaux

Problème, moins de la moitié des communes concernées par la loi SRU respectent leurs obligations de production de HLM. Certains maires comme Philippe Cochet à Caluire ou Pascal Charmot à Tassin, pourtant prompts à critiquer la métropole, se sont vus retirer leur compétence d’urbanisme par la préfète pour leur manque de volontarisme.

Une décision qu’ils contestent, pointant un effet de levier du logement social insuffisant au vu des prix élevés du foncier. La droite dénonce aussi la hausse de la taxe d’aménagement spéciale votée par la métropole, ainsi que la baisse des aides à la pierre, depuis revalorisées.

Une crise du logement aux multiples facteurs

Si la métropole de Lyon concentre des difficultés particulièrement prégnantes, la crise du logement est bien nationale. Tensions sur le foncier, coûts de construction en hausse, normes renforcées, taux d’intérêt qui grimpent…les facteurs sont nombreux.

Pour y répondre, il faudra une mobilisation de tous les acteurs : État, collectivités, bailleurs sociaux, promoteurs. Car sans un choc d’offre rapide, c’est le parcours résidentiel de nombreux ménages, et l’attractivité même des territoires, qui seront durablement pénalisés.

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