La crise politique au Venezuela connaît un nouveau rebondissement. Selon des sources proches du dossier, Fernando Martinez Mottola, un membre éminent de l’opposition vénézuélienne, a volontairement quitté l’ambassade d’Argentine à Caracas où il avait trouvé refuge. Il s’est livré aux autorités vénézuéliennes qui lui ont accordé une libération conditionnelle.
Un asile politique de courte durée
Après la réélection contestée du président Nicolas Maduro en juillet dernier, Fernando Martinez Mottola et cinq autres proches collaborateurs de la figure de proue de l’opposition Maria Corina Machado avaient trouvé asile dans l’ambassade d’Argentine. Ils étaient accusés par le gouvernement Maduro de conspiration.
Leur coalition, la Plateforme unitaire démocratique (PUD), avait dénoncé des fraudes lors du scrutin présidentiel et revendiqué la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia. Le refuge dans la représentation diplomatique argentine était alors apparu comme une solution de dernier recours face aux menaces d’arrestation.
Une reddition volontaire qui soulève des questions
Mais après un mois d’asile, Fernando Martinez Mottola a finalement choisi de se rendre. D’après nos sources, il a fait état de « pressions » subies de la part d’autres opposants à l’intérieur même de l’ambassade. Son départ et son placement en résidence surveillée par la justice vénézuélienne soulèvent de nombreuses interrogations sur la situation des autres opposants réfugiés et l’état de l’opposition.
Les personnes réfugiées à l’ambassade ont dénoncé un véritable « siège » de la police vénézuélienne, qui empêcherait le ravitaillement en nourriture et couperait l’eau et l’électricité. Des conditions qui ont pu pousser Fernando Martinez Mottola à renoncer à sa protection diplomatique.
L’opposition vénézuélienne fragilisée
Cette affaire met en lumière les profondes divisions qui traversent l’opposition vénézuélienne et sa difficulté à faire front commun face au président Maduro. La reddition d’un de ses membres éminents représente un coup dur pour sa crédibilité et son unité.
Elle intervient alors que les relations diplomatiques entre le Venezuela et l’Argentine sont au plus bas. Buenos Aires a en effet remis en cause la légitimité de la réélection de Nicolas Maduro et n’a plus de personnel dans son ambassade à Caracas depuis août.
Un horizon politique incertain
L’avenir des autres opposants réfugiés reste incertain, tout comme celui de l’opposition vénézuélienne dans son ensemble. Affaiblie et divisée, saura-t-elle rebondir et peser dans le jeu politique national ? La « reddition » de Fernando Martinez Mottola risque en tout cas de laisser des traces.
Seule certitude, le président Nicolas Maduro sort renforcé de cet épisode. Reste à savoir s’il saura en profiter pour asseoir encore davantage son emprise sur le pays, au risque d’aggraver une situation économique et sociale déjà explosive.
Cette affaire illustre en tout cas la complexité et la dureté de la bataille politique qui se joue au Venezuela. Un pays qui reste plus que jamais sous tension et dont l’avenir est loin d’être écrit. Toute l’opposition et la communauté internationale scruteront avec attention les prochains développements.