Ce 20 décembre 2024, Macao célèbre un quart de siècle de retour dans le giron chinois. Et pour marquer l’événement, le président Xi Jinping en personne a fait le déplacement dans cette région administrative spéciale de Chine, connue mondialement pour ses casinos rutilants. L’occasion de revenir sur l’histoire mouvementée et le développement fulgurant de ce petit territoire de 33 km2 coincé entre Hong Kong et le continent.
De colonie portugaise à région chinoise semi-autonome
Pendant plus de 4 siècles, Macao fut une colonie portugaise. Un statut qui prit fin le 20 décembre 1999, lorsque le Portugal rétrocéda ce territoire à la Chine. Pékin s’engagea alors à ce que « le système capitaliste et le mode de vie de la ville restent inchangés pendant 50 ans » dans le cadre du principe « un pays, deux systèmes ». Une promesse identique à celle faite 2 ans plus tôt lors de la restitution de Hong Kong par les Britanniques.
Concrètement, Macao jouit depuis 1999 d’une large autonomie, excepté en matière de défense et de politique étrangère. La région dispose de son propre système juridique, économique et politique, ainsi que de sa propre monnaie, la pataca. Les Macanais bénéficient aussi de libertés inconnues en Chine continentale comme la liberté d’expression ou de manifestation.
Le pari réussi des casinos
Si Macao a connu un essor spectaculaire ces 25 dernières années, elle le doit surtout à ses casinos, les seuls autorisés en Chine. Depuis le début des années 2000, l’ancienne colonie portugaise est devenue la capitale mondiale des jeux d’argent, surpassant même Las Vegas en termes de revenus. Dopé par l’appétit des Chinois du continent pour les jeux de hasard, le secteur a généré plus de 36 milliards de dollars en 2019.
Résultat, le PIB par habitant de Macao est aujourd’hui le plus élevé de Chine et l’un des plus hauts au monde. Et malgré une population de seulement 687 000 âmes, le territoire a accueilli plus de 39 millions de visiteurs en 2019, principalement venus de Chine, de Hong Kong et de Taïwan. Un succès touristique qui doit beaucoup aux méga-casinos flambant neufs comme le Venetian, plus grand casino du monde avec ses 980 000 m2.
Diversification et intégration, les nouveaux défis
Mais le modèle macanais, ultra-dépendant du jeu, a aussi montré ses limites. La crise du Covid-19 a fait chuter les revenus des casinos de 80% en 2020. Un électrochoc qui a poussé les autorités à accélérer la diversification économique, en misant notamment sur la finance, la technologie et la médecine traditionnelle chinoise.
Autre défi : l’intégration de Macao à la « Grande Baie », ce projet pharaonique visant à créer une mégalopole de 70 millions d’habitants en connectant Hong Kong, Macao et 9 villes du Guangdong. Un chantier prioritaire pour Pékin qui voit dans ce hub un futur rival de la Silicon Valley ou de Tokyo. Mais une intégration qui inquiète une partie des Macanais, soucieux de préserver l’identité et l’autonomie de leur territoire.
Une autonomie sous surveillance
Car 25 ans après la rétrocession, la Chine semble resserrer son emprise sur sa région semi-autonome. En témoignent le renforcement de la sécurité avant la visite de Xi Jinping et les pressions sur les rares voix pro-démocratie, sommées de se taire. Un contrôle politique et sécuritaire qui rappelle celui exercé à Hong Kong, où Pékin a considérablement réduit les libertés depuis 2020.
Officiellement, le pouvoir chinois continue de présenter Macao comme un modèle de réussite du principe « un pays, deux systèmes ». Mais en coulisses, il semble déterminé à accélérer l’intégration politique et économique de ce territoire stratégique. Un processus qui pourrait remettre en question le haut degré d’autonomie dont jouit Macao. Le pari des 50 ans de statu quo est-il déjà en train de se fissurer ?
Résultat, le PIB par habitant de Macao est aujourd’hui le plus élevé de Chine et l’un des plus hauts au monde. Et malgré une population de seulement 687 000 âmes, le territoire a accueilli plus de 39 millions de visiteurs en 2019, principalement venus de Chine, de Hong Kong et de Taïwan. Un succès touristique qui doit beaucoup aux méga-casinos flambant neufs comme le Venetian, plus grand casino du monde avec ses 980 000 m2.
Diversification et intégration, les nouveaux défis
Mais le modèle macanais, ultra-dépendant du jeu, a aussi montré ses limites. La crise du Covid-19 a fait chuter les revenus des casinos de 80% en 2020. Un électrochoc qui a poussé les autorités à accélérer la diversification économique, en misant notamment sur la finance, la technologie et la médecine traditionnelle chinoise.
Autre défi : l’intégration de Macao à la « Grande Baie », ce projet pharaonique visant à créer une mégalopole de 70 millions d’habitants en connectant Hong Kong, Macao et 9 villes du Guangdong. Un chantier prioritaire pour Pékin qui voit dans ce hub un futur rival de la Silicon Valley ou de Tokyo. Mais une intégration qui inquiète une partie des Macanais, soucieux de préserver l’identité et l’autonomie de leur territoire.
Une autonomie sous surveillance
Car 25 ans après la rétrocession, la Chine semble resserrer son emprise sur sa région semi-autonome. En témoignent le renforcement de la sécurité avant la visite de Xi Jinping et les pressions sur les rares voix pro-démocratie, sommées de se taire. Un contrôle politique et sécuritaire qui rappelle celui exercé à Hong Kong, où Pékin a considérablement réduit les libertés depuis 2020.
Officiellement, le pouvoir chinois continue de présenter Macao comme un modèle de réussite du principe « un pays, deux systèmes ». Mais en coulisses, il semble déterminé à accélérer l’intégration politique et économique de ce territoire stratégique. Un processus qui pourrait remettre en question le haut degré d’autonomie dont jouit Macao. Le pari des 50 ans de statu quo est-il déjà en train de se fissurer ?