Le retour de François Bayrou à Matignon ne se fait pas sans remous. L’arrivée du vieux briscard de la politique dans un gouvernement qui portait haut les couleurs du renouvellement suscite grincements de dents et interrogations chez les troupes macronistes. Entre styles opposés et visions divergentes, le « nouveau monde » promu par Emmanuel Macron est-il en train de voler en éclats ?
Bayrou, le boulet vintage d’un Président en quête de modernité ?
Depuis son intronisation, François Bayrou accumule les couacs et les polémiques, au grand dam d’une Macronie attachée à son image progressiste. Le retour annoncé du cumul des mandats, défendu bec et ongles par le nouveau Premier ministre, cristallise les tensions.
Quand on exerce une fonction, on doit l’exercer à plein temps.
Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale
Mais François Bayrou n’en démord pas. L’élu béarnais conserve fièrement son écharpe de maire de Pau, quitte à essuyer les tirs nourris des élus Macronistes.
La méthode Bayrou à l’épreuve du « nouveau monde »
Au-delà du fond, c’est la forme qui détonne. L’hyper-présence médiatique de François Bayrou, son goût pour les envolées lyriques et les digressions historiques, tranchent avec la com’ maîtrisée et policée de l’ère Macron.
Après le « nouveau monde », c’est le retour des dinosaures !
Un député Macroniste sous couvert d’anonymat
Vieux routier de la politique, Bayrou assume son statut et sa longue expérience. De quoi agacer les jeunes loups de la Macronie, qui voient dans ce retour en arrière un cruel désaveu.
Macron-Bayrou, je t’aime moi non plus ?
Malgré ces remous, François Bayrou jouit pour l’heure de la confiance d’Emmanuel Macron. Une proximité forgée dans les heures sombres du début de quinquennat, quand le Béarnais avait volé au secours du Président empêtré dans l’affaire Benalla.
Mais les Marcheurs gardent une certaine méfiance à l’égard de cet allié historique et encombrant, craignant que ses ambitions personnelles ne finissent par phagocyter le projet présidentiel. Le choc des générations et des égo n’est sans doute pas prêt de s’éteindre à l’ombre du pouvoir.