C’est un bilan qui ne cesse de s’alourdir. Au moins 30 personnes, dont des enfants, ont perdu la vie jeudi dans plusieurs frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza, un territoire palestinien déjà meurtri par des années de conflit. Selon des sources locales, ces bombardements ont notamment visé deux écoles servant d’abris pour des déplacés ainsi qu’une zone résidentielle.
Des frappes « ciblées » qui font de nombreuses victimes civiles
D’après le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, au moins 13 personnes sont mortes et une trentaine ont été blessées quand l’aviation israélienne a bombardé les écoles Al-Karama et Shaban dans l’est de la ville de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir « ciblé des terroristes du Hamas qui utilisaient ces établissements pour préparer des attaques », tout en assurant avoir pris des mesures en amont pour « réduire le risque de toucher des civils ». Mais les faits sont là : parmi les victimes se trouvent des femmes et des enfants.
Treize autres Gazaouis ont été tués dans une frappe distincte d’Israël « sur un groupe de personnes essayant de se ravitailler en eau » dans le camp de réfugiés d’Al-Shati à l’ouest de la ville, toujours selon la Défense civile. Et quatre morts supplémentaires sont à déplorer dans le bombardement d’une maison de l’est de Gaza.
Un lourd bilan humain dans un conflit qui perdure
Cette guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël début octobre 2023, a déjà fait plus de 1200 morts côté israélien, principalement des civils. En face, dans l’enclave palestinienne, le bilan serait encore plus lourd avec plus de 45000 Palestiniens tués, en majorité des civils là aussi, d’après des chiffres du ministère de la Santé du Hamas jugés fiables par l’ONU.
« Les enfants de Gaza payent le prix fort de ce conflit sans fin. Combien d’innocents devront encore mourir avant que la raison ne l’emporte ? »
– Un travailleur humanitaire sur place
Au-delà des pertes humaines, ce sont tous les habitants de Gaza, déjà durement éprouvés par un blocus et des affrontements à répétition, qui subissent les conséquences désastreuses de cette énième flambée de violence : destructions massives, pénuries, traumatismes… Combien de temps encore ce petit territoire surpeuplé, qualifié de « plus grande prison à ciel ouvert au monde », pourra-t-il tenir ?
La communauté internationale impuissante ?
Face à ce cycle infernal, la communauté internationale semble une fois de plus impuissante. Les appels au calme et à la retenue se multiplient, sans effet pour l’instant. L’ONU réclame un accès humanitaire sans entrave à Gaza pour venir en aide à une population à bout de forces. Mais sur le terrain, la logique guerrière continue de prévaloir, faisant fi du droit international et du coût humain.
Pourtant, l’histoire l’a maintes fois prouvé : il n’y aura pas de solution militaire à ce conflit profondément enraciné. Seul un règlement politique négocié, basé sur la création de deux États viables, permettrait d’espérer une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. Mais dans l’immédiat, c’est d’abord l’urgence humanitaire qui prévaut à Gaza, face à une population civile prise au piège et qui continue de payer le prix fort de l’intransigeance des uns et des autres.
Plus que jamais, la voix de la raison et de la compassion doit se faire entendre pour épargner de nouvelles vies innocentes et redonner un peu d’espoir aux Gazaouis. L’ampleur du drame en cours impose une mobilisation et une pression accrues de la communauté internationale pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et poser les jalons d’une reprise du dialogue. Le sang versé appelle des actes, pas seulement des paroles.