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Atos: Renaissance digitale sur fond de restructuration financière

Le groupe informatique Atos tourne une page décisive: sa restructuration financière est achevée. Allégement de dette, nouveaux financements, cessions stratégiques... Les détails d'un "nouveau chapitre" qui s'ouvre.

C’est un tournant majeur pour Atos. Le géant français de l’informatique a annoncé jeudi la conclusion de son vaste plan de restructuration financière. Une étape cruciale qui ouvre la voie à un « nouveau chapitre » pour ce fleuron de la tech tricolore, après une période tumultueuse.

Atos sort la tête de l’eau

Le plan de sauvegarde accéléré, validé par le tribunal de commerce en octobre dernier, a porté ses fruits. Atos a pu alléger considérablement son endettement, qui atteignait environ 5 milliards d’euros l’an passé. Grâce à la conversion de 2,9 milliards d’euros de dettes financières en capital, le groupe a réduit sa dette brute de 2,1 milliards d’euros.

En parallèle, Atos a sécurisé 1,6 milliard d’euros de nouveaux financements privilégiés et levé environ 145 millions d’euros de fonds propres supplémentaires. Une bouffée d’oxygène financière qui lui permet d’affirmer fièrement n’avoir « plus aucune échéance de remboursement de la dette avant la fin de l’année 2029 ».

Des activités stratégiques préservées

Malgré ses difficultés, Atos a su garder un œil attentif sur ses activités les plus sensibles. L’État français est resté vigilant tout au long du processus, conscient des enjeux de souveraineté liés à certaines branches du groupe :

  • Les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire
  • Les contrats avec l’armée française
  • Les produits de cybersécurité

Des négociations exclusives sont en cours avec l’État pour lui céder les activités stratégiques de la branche « Advanced Computing », notamment les supercalculateurs militaires et des serveurs liés à l’intelligence artificielle. Une opération estimée entre 500 et 625 millions d’euros.

Nouveau leadership pour un nouveau départ

Pour mener à bien cette nouvelle ère, Atos peut compter sur un homme expérimenté. Philippe Salle, nommé président du conseil d’administration en octobre, prendra aussi les rênes opérationnelles du groupe dès le 1er février. Il se montre confiant :

La finalisation de notre plan de restructuration financière assure la pérennité des activités d’Atos dans le meilleur intérêt de nos parties prenantes, en particulier nos employés et nos clients.

Philippe Salle, futur PDG d’Atos

Un horizon qui s’éclaircit

Signe de regain de confiance, les agences de notation S&P et Fitch ont relevé la note de crédit d’Atos à B- avec une perspective stable. De quoi donner au groupe une certaine sérénité pour mettre en œuvre sa stratégie à moyen terme.

Les prochains rendez-vous clés sont déjà fixés : assemblée générale des actionnaires le 31 janvier 2024 pour approuver les comptes 2023, publication des résultats annuels 2024 le 5 mars 2025.

Après une traversée du désert éprouvante, marquée notamment par la perte du prestigieux contrat avec le Comité International Olympique, Atos semble enfin voir le bout du tunnel. Reste maintenant à prouver que ce « nouveau chapitre » sera celui d’un véritable rebond pour ce leader européen du numérique. Les 90 000 employés du groupe, ses clients et l’écosystème tech français l’espèrent ardemment.

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