C’est un nouveau drame de la migration qui s’est joué au large des côtes tunisiennes. Selon les informations communiquées par les gardes-côtes du pays, au moins 20 migrants ont perdu la vie dans le naufrage de leur embarcation au nord de la ville de Sfax. Cinq autres personnes, toutes originaires d’Afrique subsaharienne, ont pu être secourues.
Une embarcation partie dans la nuit
D’après les éléments recueillis, le bateau transportant les migrants avait pris la mer mardi soir aux alentours de 23h, depuis une zone proche de la localité de La Chebba, à une quarantaine de kilomètres au nord du lieu du drame. C’est à environ 25 km des côtes, au large d’El Louza, que l’embarcation a fini par couler, précipitant ses occupants à la mer.
Les gardes-côtes mobilisés
Immédiatement alertés, les gardes-côtes tunisiens ont déployé d’importants moyens pour porter secours aux naufragés. Leurs unités maritimes sont parvenues à sauver cinq migrants et à repêcher les corps sans vie de 20 autres. Mais les recherches se poursuivent activement, les autorités n’excluant pas que d’autres passagers aient pu disparaître dans ce naufrage.
La Tunisie, point de départ des traversées
Située à moins de 150 km des côtes italiennes à certains endroits, la Tunisie est devenue, avec la Libye, la principale zone de départ des migrants cherchant à rejoindre clandestinement l’Europe en traversant la Méditerranée. Les régions de Sfax et Mahdia sont particulièrement concernées par ce phénomène.
La route migratoire de la Méditerranée centrale est la plus meurtrière du monde. Rien que cette année, plus de 1 800 hommes, femmes et enfants sont morts en tentant la traversée.
– Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés
Une série noire
Ce nouveau drame s’inscrit dans une sinistre série de naufrages meurtriers au large de la Tunisie ces derniers mois :
- 12 décembre : 15 disparus dans un naufrage au nord de Sfax
- Fin novembre : 3 migrants tunisiens morts au large de Mahdia
- Fin octobre : 15 corps repêchés au large de Mahdia
Selon les données du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), ce sont entre 600 et 700 migrants qui auraient perdu la vie dans des naufrages au large de la Tunisie depuis janvier 2023, après plus de 1300 en 2022.
La question migratoire à nouveau soulevée
Cette tragédie relance une fois de plus le débat sur la crise migratoire en Méditerranée. Malgré les risques énormes, des milliers de personnes, fuyant la pauvreté ou l’instabilité, continuent de tenter la périlleuse traversée dans l’espoir d’un avenir meilleur en Europe.
Face à l’ampleur du phénomène, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une réponse européenne coordonnée, alliant fermeté dans la lutte contre les filières de passeurs et solidarité dans l’accueil et la prise en charge des migrants. Un défi de taille pour l’Union européenne, profondément divisée sur cette question brûlante.
En attendant des solutions pérennes, les gardes-côtes tunisiens et les organisations humanitaires restent en première ligne pour tenter de sauver des vies. Et chaque nouvelle disparition en mer vient tragiquement rappeler l’urgence d’agir.
