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Réseau de passeurs de valises : Dix ans de prison requis

Un réseau faisait passer des migrants vietnamiens dans des valises entre la France et l'Angleterre. L'un des passeurs présumés risque 10 ans de prison. Les détails glaçants de ce trafic révélés au procès en appel...

Un procès en appel à Douai lève le voile sur les agissements glaçants d’un réseau de passeurs faisant traverser la Manche à des migrants vietnamiens dissimulés dans des valises. L’un des accusés, un homme de 26 ans déjà condamné à plusieurs reprises pour aide à l’entrée et au séjour irréguliers, risque cette fois dix ans de prison.

Selon l’accusation, Khalid D. aurait participé à pas moins de 27 tentatives de traversée entre mai 2023 et mars 2024, bien qu’il ne soit directement relié que pour certaines d’entre elles. Le mode opératoire était toujours le même : des passeurs voyageant en couple transportaient deux migrants vietnamiens cachés dans des valises, dans le coffre de leur voiture, pour rejoindre l’Angleterre par ferry ou via le tunnel sous la Manche.

Face à ces éléments accablants, le mis en cause a tenté de minimiser son rôle, affirmant avoir agi sous la pression de codétenus après une agression subie en prison en janvier 2024. Il a reconnu avoir passé des appels à des passeurs, mais nie toute participation à un réseau organisé.

Un trafic à grande échelle dissimulé dans des valises

Au-delà du cas individuel de Khalid D., c’est bien l’ampleur de ce trafic d’êtres humains qui choque. Pas moins de 27 tentatives de traversée auraient été orchestrées en moins d’un an, impliquant à chaque fois le transport de migrants dans des conditions extrêmement précaires et dangereuses, enfermés dans des valises dans des coffres de voitures.

Si la responsabilité exacte de l’accusé reste à établir, il ne fait aucun doute que ce réseau criminel a mis en danger la vie de nombreux migrants démunis, prêts à tout pour rejoindre l’Angleterre. Les passeurs arrêtés ont désigné des commanditaires, qui n’ont pour l’heure pas été retrouvés.

Un accusé au lourd passé judiciaire

La personnalité de Khalid D. a été au cœur des débats. Déjà condamné à plusieurs reprises, notamment pour aide à l’entrée et au séjour irréguliers, il est décrit par l’avocat général comme « quelqu’un de très dangereux » au « casier judiciaire qui n’est pas mince ».

La défense a cependant tenté de minimiser son rôle, plaidant une relaxe partielle au vu de l’absence de « lien direct » pour 13 des traversées. Elle s’est aussi étonnée qu’il soit le seul accusé d’avoir agi en bande organisée, alors que l’autre prévenu a été relaxé de ce chef.

Un jugement très attendu

Au terme de ce procès, l’avocat général a requis une peine de dix ans de prison à l’encontre de Khalid D., soulignant la gravité des faits et le lourd passé judiciaire de l’accusé. Le jugement a été mis en délibéré au 8 janvier.

Cette affaire met en lumière le fléau des filières d’immigration clandestine, qui profitent de la détresse de migrants prêts à tout pour un avenir meilleur. Elle soulève également des questions sur les moyens mis en œuvre pour démanteler ces réseaux et retrouver les commanditaires agissant dans l’ombre.

C’est toute une industrie criminelle qui prospère sur la misère humaine, avec très peu de scrupules quant à la sécurité des migrants. Il est temps de s’attaquer réellement à ces filières.

– Un enquêteur proche du dossier

Au-delà du sort de Khalid D., ce procès est l’occasion de mettre en lumière un phénomène trop souvent invisible. Espérons qu’il marque un tournant dans la lutte contre ces trafics d’êtres humains aux méthodes indignes et dangereuses. La décision du 8 janvier sera scrutée avec attention.

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