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La France accueillera en janvier une réunion internationale sur la Syrie

Nouvelle étape cruciale pour l'avenir de la Syrie : en janvier, la France accueillera une réunion internationale de haut niveau visant à coordonner l'appui à une transition politique, quelques semaines seulement après la chute de Bachar al-Assad. Les défis restent immenses pour reconstruire le pays, mais...

Quelques semaines seulement après la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre dernier, la communauté internationale se mobilise déjà activement pour tenter de dessiner les contours d’une Syrie en paix. Mercredi, le ministre démissionnaire français des Affaires étrangères a annoncé que Paris accueillera courant janvier une importante réunion des principaux acteurs impliqués dans le dossier syrien. L’objectif : coordonner les efforts pour soutenir une transition politique crédible et inclusive dans le pays ravagé par près de 12 années de guerre civile.

Une seconde réunion pour harmoniser les messages sur la Syrie

Cette rencontre s’inscrira dans la continuité de celle organisée le 14 décembre à Aqaba en Jordanie, qui avait réuni autour d’une même table des ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs. Un format inédit qui avait permis selon l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, de réaffirmer l’attachement au principe d’une transition « crédible et inclusive », « dirigée par les Syriens » et fondée sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.

« Avec nos partenaires arabes, la Turquie, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union Européenne, nous nous sommes réunis samedi dernier, le 14 décembre à Aqaba en Jordanie, pour coordonner notre appui collectif et conditionnel à une transition en Syrie », a souligné le chef de la diplomatie française démissionnaire Jean-Noël Barrot. « Nous y avons posé dans une déclaration les principes directeurs de notre engagement en Syrie. »

La réunion de Paris, dont la date exacte n’a pas encore été communiquée, permettra donc de « pérenniser » ce groupe de contact et de continuer à « harmoniser les messages » envoyés aux nouvelles autorités syriennes de transition. Une démarche jugée essentielle par Paris pour favoriser une transition politique réussie.

La France ouverte à des contacts avec les nouvelles autorités syriennes

Signe de cet engagement renouvelé, une équipe de quatre diplomates français s’est d’ailleurs rendue mardi à Damas, une première depuis le début du soulèvement contre Bachar al-Assad en 2011. Une démarche saluée par Jean-Noël Barrot qui a souligné que la France ne s’interdisait « aucun contact à l’avenir » avec les nouvelles autorités syriennes.

« L’essentiel n’est pas de savoir quel interlocuteur chacun rencontre, mais la convergence des messages passés aux autorités de fait », a-t-il estimé. « C’est pourquoi il était si important que la France soit représentée samedi dernier à Aqaba pour que les messages de la communauté internationale puissent être harmonisés ».

Une feuille de route fondée sur la résolution 2254 de l’ONU

Adoptée à l’unanimité en décembre 2015, la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU constitue la pierre angulaire des efforts diplomatiques visant à mettre un terme au conflit syrien. Elle réaffirme le « ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Syrie » et établit une feuille de route pour un règlement politique du conflit.

Pour appuyer cette transition, la communauté internationale pose toutefois certaines conditions. Elle exige notamment des nouvelles autorités syriennes qu’elles prennent clairement leurs distances avec les groupes jihadistes comme HTS, affilié à Al-Qaïda, qui avait mené les opérations ayant conduit à la chute de Bachar al-Assad en décembre. Même si le groupe affirme avoir rompu avec le jihadisme international, il reste classé comme organisation « terroriste » par de nombreux pays occidentaux.

D’immenses défis pour reconstruire le pays

Malgré les espoirs suscités par la chute du régime de Bachar al-Assad, la situation en Syrie reste extrêmement précaire et les défis à relever immenses pour remettre le pays sur pied après plus d’une décennie de conflit meurtrier et dévastateur.

Au-delà de la transition politique, l’enjeu principal sera la reconstruction du pays, dont les infrastructures et le tissu économique et social sont en ruine. Cela nécessitera la mobilisation de moyens colossaux et d’une aide internationale massive, d’où l’importance des efforts diplomatiques en cours pour coordonner le soutien à apporter.

La réunion de Paris en janvier constituera donc une étape importante, mais une parmi d’autres sur le long et périlleux chemin vers la paix et la stabilité en Syrie. Les diplomates en sont bien conscients et savent que le plus dur reste sans doute à faire. Mais en maintenant la pression et en restant unis, ils espèrent créer les conditions favorables à l’émergence d’une « nouvelle Syrie », réconciliée et tournée vers l’avenir.

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