L’ancien président français Nicolas Sarkozy, définitivement condamné mercredi pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des « écoutes », a réaffirmé avec force son « innocence parfaite ». Refusant d’accepter ce qu’il qualifie d' »injustice profonde », l’ex-chef de l’État a saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), persuadé de « demeurer dans son bon droit ».
Une condamnation inédite pour un ex-président
La décision de la Cour de cassation, qui a rejeté le pourvoi de Nicolas Sarkozy, rend définitive sa condamnation à un an de prison ferme sous bracelet électronique. Une sanction sans précédent pour un ancien président français. Malgré la gravité de la situation, l’intéressé se montre combatif :
Je ne suis pas décidé à accepter l’injustice profonde qui m’est faite.
– Nicolas Sarkozy, sur X (anciennement Twitter)
Un recours devant la CEDH pour « faire condamner la France »
En saisissant la CEDH, Nicolas Sarkozy espère obtenir gain de cause, quitte à ce que cela « conduise hélas à faire condamner la France ». L’ex-président estime qu’il n’aurait pas eu à en arriver là s’il avait « bénéficié d’une analyse juridique sereine ». Il dénonce avec véhémence les accusations portées contre lui :
On me reproche d’avoir pensé à aider une candidature qui n’a jamais été formulée, par une intervention qui n’a jamais été faite, en échange d’un service qui n’a jamais été ni demandé ni rendu !
– Nicolas Sarkozy
Selon l’ancien chef de l’État, le dossier reposerait sur « des bribes de conversations confidentielles par essence » entre un avocat et son client. Une base qu’il juge manifestement insuffisante pour fonder une condamnation.
Convocation imminente pour la pose du bracelet électronique
Dans les prochaines semaines, Nicolas Sarkozy devra se présenter devant un juge de l’application des peines qui fixera les modalités pratiques de son placement sous surveillance électronique. Une épreuve supplémentaire pour l’ex-président, déjà attendu au tribunal en janvier dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne de 2007.
Sarkozy promet d’assumer « toutes les conséquences »
Malgré les défis judiciaires qui s’accumulent, Nicolas Sarkozy affiche sa détermination. Il assure qu’il assumera ses « responsabilités » et fera « face à toutes les conséquences » des procédures en cours. Une posture de combattant qui ne surprendra pas ceux qui suivent de près le parcours politique mouvementé de l’ancien président.
Reste à savoir si les recours engagés par Nicolas Sarkozy, notamment devant la CEDH, lui permettront d’inverser le cours de cette condamnation historique. En attendant, l’affaire des « écoutes » ajoute un nouveau chapitre controversé à la saga judiciaire de l’ex-chef de l’État, loin d’être terminée.