L’Autriche vient de franchir un cap dans son histoire politique. Pour la première fois, un représentant de l’extrême droite a été élu gouverneur d’une région du pays. Cette victoire sans précédent soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la démocratie autrichienne et le poids grandissant des idées radicales en Europe.
Un ancien ministre d’extrême droite propulsé gouverneur
C’est en Styrie, dans le sud-est de l’Autriche, que s’est joué ce tournant majeur. Fin novembre, le parti d’extrême droite FPÖ y a réalisé une percée spectaculaire, arrivant en tête avec près de 35% des voix. Un bond de 17 points par rapport au précédent scrutin. Fort de ce succès, le numéro deux du parti, Mario Kunasek, a pu sceller un accord de coalition avec la droite pour accéder au poste de gouverneur.
Ancien soldat de 48 ans, Mario Kunasek avait déjà occupé les fonctions de ministre de la Défense entre 2017 et 2019. Une expérience gouvernementale rare pour un membre du FPÖ, formation politique créée dans les années 50 par d’anciens nazis. Avant lui, seul Jörg Haider, figure emblématique et sulfureuse de l’extrême droite autrichienne, avait réussi à s’imposer comme gouverneur en Carinthie voisine, en 1989.
Un programme politique qui inquiète
Si Mario Kunasek se dit « conscient que toute l’Autriche nous regarde », son programme suscite de vives inquiétudes. Le nouveau conseil entend notamment interdire le port du foulard islamique dans l’administration et créer un « centre de documentation sur l’islam politique ». Une ligne dure caractéristique de l’extrême droite autrichienne, qui n’a eu de cesse ces dernières années de stigmatiser la communauté musulmane.
Autre mesure polémique, le remboursement des amendes infligées aux Autrichiens ayant enfreint les règles sanitaires pendant la pandémie de Covid-19. Le FPÖ compte même indemniser les personnes s’estimant victimes d’effets secondaires des vaccins, une politique jugée dangereuse par de nombreux experts en l’absence de preuves scientifiques.
Une dynamique inquiétante pour la démocratie
Au-delà de la Styrie, c’est toute l’Autriche qui semble gagner par cette poussée de l’extrême droite. Déjà, le FPÖ participe à trois gouvernements régionaux en tant que partenaire minoritaire. Et en septembre dernier, il est même devenu la première force au Parlement national. Une dynamique qui fait craindre une « normalisation » des idées radicales dans le pays.
La banalisation de cette idéologie est un véritable danger. On ne peut occulter l’histoire du FPÖ, ses liens avec le nazisme et son discours de haine.
Un politologue autrichien
Face à cette menace, la société civile tente de se mobiliser. Des manifestants se sont rassemblés devant le conseil régional de Styrie le jour de l’élection de Mario Kunasek. L’association antiraciste SOS Mitmensch a vivement condamné la prise de pouvoir du FPÖ, y voyant un recul pour la démocratie et le vivre-ensemble.
L’Europe face au défi populiste
Plus largement, le cas autrichien illustre la progression des partis populistes et nationalistes à travers l’Europe. De l’Italie à la Suède en passant par la France, ces formations surfent sur les peurs identitaires et le rejet des élites pour gagner en influence. Un défi majeur pour l’Union Européenne, fondée sur les valeurs démocratiques et l’État de droit.
Il est urgent de s’attaquer aux causes profondes qui nourrissent l’extrémisme. Nous devons redonner espoir et perspectives à nos concitoyens, tout en défendant fermement nos principes humanistes.
Une députée européenne
L’accession au pouvoir de l’extrême droite en Styrie constitue donc un avertissement pour toutes les démocraties du continent. Elle rappelle la nécessité de rester vigilants face à la résurgence des vieux démons et de promouvoir sans relâche les valeurs de tolérance et de respect. L’avenir de l’Europe en dépend.
Au-delà de la Styrie, c’est toute l’Autriche qui semble gagner par cette poussée de l’extrême droite. Déjà, le FPÖ participe à trois gouvernements régionaux en tant que partenaire minoritaire. Et en septembre dernier, il est même devenu la première force au Parlement national. Une dynamique qui fait craindre une « normalisation » des idées radicales dans le pays.
La banalisation de cette idéologie est un véritable danger. On ne peut occulter l’histoire du FPÖ, ses liens avec le nazisme et son discours de haine.
Un politologue autrichien
Face à cette menace, la société civile tente de se mobiliser. Des manifestants se sont rassemblés devant le conseil régional de Styrie le jour de l’élection de Mario Kunasek. L’association antiraciste SOS Mitmensch a vivement condamné la prise de pouvoir du FPÖ, y voyant un recul pour la démocratie et le vivre-ensemble.
L’Europe face au défi populiste
Plus largement, le cas autrichien illustre la progression des partis populistes et nationalistes à travers l’Europe. De l’Italie à la Suède en passant par la France, ces formations surfent sur les peurs identitaires et le rejet des élites pour gagner en influence. Un défi majeur pour l’Union Européenne, fondée sur les valeurs démocratiques et l’État de droit.
Il est urgent de s’attaquer aux causes profondes qui nourrissent l’extrémisme. Nous devons redonner espoir et perspectives à nos concitoyens, tout en défendant fermement nos principes humanistes.
Une députée européenne
L’accession au pouvoir de l’extrême droite en Styrie constitue donc un avertissement pour toutes les démocraties du continent. Elle rappelle la nécessité de rester vigilants face à la résurgence des vieux démons et de promouvoir sans relâche les valeurs de tolérance et de respect. L’avenir de l’Europe en dépend.