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Andrew Tate perd procès pour fraude fiscale de 2,4 millions € au Royaume-Uni

Coup de tonnerre pour l'influenceur Andrew Tate : la justice britannique le condamne pour une fraude fiscale massive de 2,4 millions €. Ses comptes bancaires saisis. Un procès qui lève le voile sur les pratiques troubles de certaines stars du web...

Le monde des influenceurs est secoué par une affaire retentissante. Andrew Tate, figure controversée du web aux millions d’abonnés, vient de perdre un procès pour fraude fiscale au Royaume-Uni. La justice britannique a autorisé la saisie de plus de 2 millions de livres sterling (2,4 millions d’euros) sur les comptes bancaires de l’influenceur et de son frère Tristan.

Adoption d’un comportement frauduleux

Selon le juge du tribunal de Westminster, Andrew et Tristan Tate auraient « adopté un comportement délibéré et de longue date pour se soustraire à l’impôt ». Ce qui semblait être une « matrice financière complexe » n’était en réalité qu’une « simple escroquerie sur les revenus » a-t-il estimé. Les deux frères sont en effet accusés de n’avoir payé aucun impôt sur leurs immenses gains générés via leurs activités sur internet entre 2014 et 2022, qui s’élèveraient à près de 21 millions de livres (25,4 millions d’euros).

Du côté de la défense, Andrew Tate dénonce une « attaque coordonnée » et un « vol pur et simple » de la part des autorités.

« Parlez contre la Matrice, et ils viendront chercher votre liberté, votre réputation et votre gagne-pain » a-t-il déclaré, adepte d’une rhétorique complotiste contre les institutions.

Sur Twitter (renommé X), où il compte plus de 10 millions d’abonnés, Andrew Tate a aussi lancé un appel à « acheter des bitcoins », signe qu’il compte s’opposer par tous les moyens au système.

Un modèle économique controversé

L’avocate de la police avait souligné lors du procès en juillet qu’Andrew Tate se vantait ouvertement de ne pas payer d’impôts. Elle avait pointé du doigt un « modèle économique » basé sur la fraude fiscale et la TVA, porté fièrement par les deux frères, Andrew en tête.

Pour rappel, Andrew Tate, 36 ans, est un ancien champion de kickboxing qui s’est reconverti en influenceur aux thèses masculinistes. Banni de plusieurs réseaux sociaux pour des propos misogynes, il fascine néanmoins des millions d’adolescents en s’affichant avec des voitures de luxe et en promettant à ses fans de les aider à devenir riches.

« Il s’en vante, en particulier Andrew Tate » avait insisté l’avocate de la police au sujet de l’étalage de richesse des deux frères.

Des ennuis judiciaires multiples

Le procès pour fraude fiscale n’est pas le seul front judiciaire auquel doivent faire face les frères Tate. En Roumanie, où ils vivent depuis plusieurs années, ils sont visés par des poursuites pour traite d’êtres humains en bande organisée et viol. Ils avaient été arrêtés en 2022 et placés en détention pendant trois mois avant d’être soumis à une mesure de résidence surveillée près de Bucarest.

La justice roumaine doit se prononcer ce jeudi sur la tenue ou non d’un procès dans cette affaire, après avoir fait état d' »irrégularités » dans l’acte d’accusation en novembre. Selon une source proche du dossier, les deux frères sont soupçonnés d’avoir dupé plusieurs femmes à des fins d’exploitation sexuelle.

De plus, Andrew et Tristan Tate font l’objet d’accusations de viols et d’agressions dans d’autres affaires au Royaume-Uni. Une accumulation de déboires qui pourrait leur coûter cher, alors que leur empire financier semble déjà vaciller.

Un coup dur pour l’influence « toxique »

Au-delà du cas Andrew Tate, cette condamnation pour fraude fiscale massive porte un coup à un certain modèle d’influence contesté. Celui de personnalités web adeptes d’une rhétorique misogyne et toxique, se targuant de gains faramineux sans scrupules. Un système basé sur une culture de la triche que la justice semble désormais décidée à attaquer frontalement.

Des millions de fans, surtout chez les adolescents, sont exposés quotidiennement sur les réseaux sociaux aux dérives masculinistes de ces influenceurs. Un contenu jugé dommageable par de nombreux experts, qui pointe les risques sur les représentations et le comportement des jeunes.

La chute d’Andrew Tate, encore partielle mais déjà spectaculaire, pourrait donc avoir une portée plus large. Elle sonne comme un avertissement à tous ceux qui se croyaient intouchables derrière leur aura numérique et souligne que l’influence n’est pas au-dessus des lois. Une façon pour la justice de reprendre la main sur un nouveau far west où l’argent est roi et l’éthique souvent étrangère.

Reste à savoir si ce coup d’arrêt marquera un véritable tournant ou si d’autres Andrew Tate émergeront, prêts à transmettre leur vision toxique au mépris de toutes les règles. La vigilance s’impose plus que jamais face à ces dérives d’un nouvel âge numérique.

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