Le président Emmanuel Macron se trouve face à un véritable casse-tête diplomatique alors qu’il doit conjuguer une rencontre de haut niveau avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles et une visite urgente à Mayotte, archipel français dévasté par le cyclone Cido. Un agenda présidentiel particulièrement chargé qui pourrait contraindre le chef de l’État à faire l’impasse sur une réunion cruciale concernant le conflit ukrainien.
Un tête-à-tête Macron-Zelensky en marge du sommet UE-Balkans
C’est en marge du sommet entre l’Union européenne et les Balkans occidentaux, prévu ce mercredi à Bruxelles, qu’Emmanuel Macron doit s’entretenir en tête-à-tête avec Volodymyr Zelensky. Une rencontre au sommet qui témoigne de l’engagement indéfectible de la France aux côtés de l’Ukraine, près d’un an après le début de l’invasion russe. Le président français entend réaffirmer le soutien diplomatique, économique et militaire de Paris face à l’agression du Kremlin.
Le casse-tête de l’agenda présidentiel
Mais cette rencontre intervient dans un contexte particulièrement délicat pour Emmanuel Macron. En effet, le chef de l’État doit quitter précipitamment Bruxelles dans la soirée pour se rendre à Mayotte, territoire français de l’océan Indien frappé par le violent cyclone Chido. Une visite indispensable pour témoigner de la solidarité nationale envers la population mahoraise durement éprouvée. Ce départ précipité pourrait cependant contraindre le président à faire l’impasse sur une réunion informelle organisée par le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, autour de Volodymyr Zelensky et des principaux dirigeants européens pour évoquer la guerre en Ukraine.
Une représentation française assurée malgré l’absence
Face à ce dilemme cornélien, l’Élysée assure qu’Emmanuel Macron s’entretiendra par téléphone avec Mark Rutte avant de partir pour Bruxelles et qu’il rencontrera bien Volodymyr Zelensky en bilatérale. En cas d’absence à la réunion de l’Otan, le président français sera représenté par le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, chargé des affaires courantes en attendant la nomination d’un nouveau gouvernement.
Des enjeux ukrainiens au cœur des discussions européennes
Au-delà de ces contraintes d’agenda, la question ukrainienne reste au cœur des préoccupations européennes. Emmanuel Macron, qui se veut en première ligne sur ce dossier, a d’ailleurs organisé une rencontre à Paris le 7 décembre dernier entre le président élu américain Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Un format inédit visant à maintenir le dialogue au plus haut niveau et à coordonner le soutien occidental à Kiev.
Autre fait notable, pour la première fois depuis son élection, Emmanuel Macron va manquer le Conseil européen réunissant les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’UE, en raison de sa visite à Mayotte. La France y sera représentée par le chancelier allemand Olaf Scholz, avec qui le président s’est entretenu en amont. Une pratique courante entre Paris et Berlin en cas d’absence de l’un des deux dirigeants, qui témoigne de la force du tandem franco-allemand sur la scène européenne.
La France résolument engagée dans le soutien à l’Ukraine
Malgré ces aléas d’agenda, la position de la France reste inchangée: un soutien résolu à l’Ukraine face à l’agression russe, un engagement en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ukrainiennes, et une volonté de maintenir une pression diplomatique et des sanctions économiques sur Moscou tant que la situation sur le terrain l’exigera. Emmanuel Macron entend porter ce message avec force lors de son entretien avec Volodymyr Zelensky, afin de réaffirmer la solidarité indéfectible de la France et de l’Union européenne envers le peuple ukrainien.
Car au-delà des contraintes conjoncturelles, l’essentiel reste de maintenir une unité européenne sans faille face au défi posé par Vladimir Poutine. Et sur ce point, Emmanuel Macron compte bien jouer un rôle moteur, fidèle à son engagement en faveur d’une Europe puissante et solidaire, capable de défendre ses valeurs et ses intérêts sur la scène internationale. Une détermination qui sera plus que jamais nécessaire dans les mois à venir, alors que le conflit ukrainien entre dans une nouvelle phase décisive.