Le Vendée Globe 2024, la mythique course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, est plus que jamais indécise. Au 43ème jour de course, un trio de tête s’est détaché mais la victoire est loin d’être acquise. Sébastien Simon sur Groupe Dubreuil mène d’une courte tête devant Charlie Dalin (Macif) et Yoann Richomme (Paprec Arkéa). Retour sur ce duel homérique qui tient en haleine les passionnés de voile.
Sébastien Simon, un leader sous pression
Passé en tête mardi soir, le skipper de Groupe Dubreuil savoure ce moment tout en restant concentré sur son objectif : garder le leadership jusqu’aux Sables d’Olonne. Mais la pression est forte avec un Charlie Dalin revenu à seulement 2,35 milles nautiques. Sébastien Simon, conscient que rien n’est joué, garde la tête froide :
C’est bon de se réveiller en se rendant compte qu’on est en tête, en recevant des messages puis en actualisant la carto ! Ça fait du bien au moral et d’être tribord amure aussi parce que j’ai mon foil et je peux exploiter 100 % de mon bateau.
Sébastien Simon, skipper Groupe Dubreuil
Le Vendée Globe se joue souvent sur des détails et le leader actuel en est bien conscient. Il soupçonne d’ailleurs ses poursuivants d’avoir « des petits soucis de voile » au vu de leurs trajectoires anguleuses. Des problèmes que Dalin et Richomme se gardent bien d’évoquer, le secret faisant partie intégrante de la course.
Charlie Dalin, l’épouvantail
Deuxième à seulement 2,35 milles de Simon, Charlie Dalin fait office d’épouvantail dans ce Vendée Globe. Le skipper de Macif, déjà deuxième en 2020, rêve de monter cette fois sur la plus haute marche du podium. Réputé pour sa régularité et sa vitesse, il met une pression constante sur le leader. La moindre erreur de ce dernier pourrait lui être fatale.
Mais la menace ne vient pas que de l’arrière. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) complète ce trio et croit dur comme fer en ses chances de victoire. Vainqueur de la Solitaire du Figaro et de la Route du Rhum, il possède l’un des bateaux les plus véloces de la flotte. Actuellement troisième à égalité avec Dalin, il temporise :
La route est encore longue, j’ai un bateau rapide et polyvalent. Je sais que je peux gagner ce Vendée Globe. Il faut que je continue à bien figurer et saisir ma chance au bon moment.
Yoann Richomme, skipper Paprec Arkéa
Une deuxième partie de course indécise
Si le trio Simon-Dalin-Richomme a creusé un écart conséquent sur le reste de la flotte, rien n’est encore joué. Les conditions météo, les choix stratégiques et d’éventuelles avaries peuvent totalement redistribuer les cartes. Thomas Ruyant (LinkedOut), quatrième à près de 600 milles, reste un outsider de poids.
L’entrée prochaine des leaders dans le Pacifique et le contournement du mythique Cap Horn seront déterminants. Les écarts risquent de se resserrer, les positions de s’inverser. Le vainqueur devra faire preuve de vitesse mais aussi d’une gestion sans faille de son bateau et de son corps, dans la tempête comme dans le calme.
Une chose est sûre : le dénouement de ce Vendée Globe 2024 s’annonce passionnant. Suspense, rebondissements, exploits et déceptions…tous les ingrédients sont réunis pour une arrivée mémorable aux Sables d’Olonne dans quelques semaines. Les regards sont plus que jamais braqués sur Sébastien Simon, Charlie Dalin et Yoann Richomme pour un final que les amateurs de voile espèrent grandiose !