C’est une séquence qui ne passe pas inaperçue. Mardi soir, lors d’un débat organisé sur BFMTV, l’atmosphère s’est soudainement tendue entre Manon Aubry, eurodéputée LFI, et Julien Odoul, député RN. Au cœur de ce clash médiatique : des accusations de sexisme qui ont fait monter la température sur le plateau.
Des « remarques sexistes » qui passent mal
Le ton est monté quand la question des enjeux migratoires a été abordée. Alors que Manon Aubry dénonçait « l’assimilation indécente faite par l’extrême droite entre immigration et insécurité« , son contradicteur Julien Odoul lui a coupé la parole. Une attitude qui n’a pas du tout été du goût de l’élue Insoumise.
« J’en ai marre que vous ne me laissiez pas terminer mes phrases (…) Ça suffit ! » s’est-elle emportée. En retour, le député RN lui a conseillé de se « calmer« , se « détendre » et « prendre un verre d’eau froide« . Des propos immédiatement qualifiés de « remarques sexistes » par Manon Aubry, qui a menacé de quitter le plateau.
L’indignation gagne le plateau
Face à cet échange pour le moins houleux, d’autres invités ont volé au secours de l’eurodéputée LFI. C’est notamment le cas de Sandrine Rousseau, députée écologiste également présente sur le plateau, qui a directement accusé Julien Odoul de « sexisme ».
Devant la tournure prise par le débat, le modérateur Benjamin Duhamel a dû intervenir pour recadrer le député RN : « Ce sont des choses qui sont inacceptables (…) Dans une discussion, on ne s’adresse pas à des personnes, a fortiori aux deux femmes qui sont sur ce plateau, en leur disant de se calmer« . Une remise à l’ordre qui n’a visiblement pas plu à Julien Odoul, dénonçant un « parti pris » de l’animateur.
Quand le sexisme s’invite dans le débat politique
Pour Manon Aubry, cet incident en dit long sur l’attitude de certains élus envers les femmes politiques. « La manière dont vous vous adressez aux femmes de ce pays est abjecte et insupportable. Vous ne savez pas laisser une femme finir sa phrase » a-t-elle martelé à l’adresse de Julien Odoul, qui l’a qualifiée en retour de « féministe de pacotille« .
Un énième dérapage qui vient illustrer la persistance de comportements sexistes dans la sphère politique, encore trop souvent pointés du doigt. Pour beaucoup, il est grand temps que ces pratiques cessent et que la parole des femmes soit enfin respectée dans le débat public.
La politique n’est pas épargnée par le sexisme ordinaire. Il est urgent que cela change, pour permettre un débat apaisé et respectueux de toutes et tous.
Une élue
Une séquence symbolique
Au-delà du simple clash télévisuel, cet échange illustre de façon saisissante les défis qui restent à relever en matière d’égalité et de respect entre hommes et femmes en politique. Les accusations de sexisme, loin d’être anecdotiques, révèlent un mal bien ancré qu’il est urgent de combattre.
Pour que les idées soient au cœur des débats, sans que le genre ne vienne parasiter les échanges, un profond changement des mentalités semble nécessaire. Et cela passe par une prise de conscience collective des biais et stéréotypes qui gangrènent encore trop souvent la vie politique.
C’est tout le sens du combat mené par de nombreuses élues, à l’instar de Manon Aubry, pour faire entendre leurs voix et imposer le respect dans les prises de parole. Un combat de longue haleine qui, à la lumière de cet incident, apparaît plus que jamais d’actualité.
Et maintenant ?
Suite à ce dérapage, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer des excuses de la part de Julien Odoul. L’eurodéputée LFI, soutenue par plusieurs de ses collègues, attend des actes forts pour que ce genre de comportement soit définitivement banni des plateaux télé et de la vie politique en général.
Mais au-delà du cas individuel, c’est une réflexion de fond qui semble s’imposer pour faire évoluer durablement les mentalités. Car pour beaucoup, les accusations de sexisme à répétition viennent fracturer un peu plus la parole politique et détourner l’attention des vrais sujets.
Il est temps que le sexisme ne soit plus une arme politique. Place au débat d’idées, dans le respect mutuel.
Un observateur
Une chose est sûre : cet énième « incident » ne restera pas sans suite. Il vient rappeler l’urgence d’agir pour faire de l’espace politique un lieu exempt de toute discrimination, où la liberté de parole ne rime pas avec la liberté d’insulte. Un chantier aussi vaste que nécessaire pour rétablir la confiance dans le débat public.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Ce genre d’échange est-il encore acceptable en 2023 ? Quelles solutions préconisez-vous pour que le sexisme cesse de gangrener la vie politique ? Le débat est ouvert, mais dans le respect, toujours.