Malgré les pourparlers en cours en vue d’un cessez-le-feu, le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir dans la bande de Gaza, théâtre d’un conflit dévastateur entre Israël et le Hamas depuis plus de 14 mois. D’après des sources de la défense civile gazaouie, au moins 12 Palestiniens ont été tués mercredi dans des frappes aériennes israéliennes.
Des civils pris pour cible dans le nord de Gaza
La majorité des victimes sont des civils qui avaient cherché refuge dans des habitations. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile locale, 10 personnes ont péri à l’aube lorsqu’un raid israélien a frappé la maison de la famille Al-Daour à Beit Lahia, dans le nord de l’enclave palestinienne. Dans cette même zone où se concentrent les opérations militaires israéliennes ces dernières semaines, un enfant a été tué et plusieurs autres civils blessés lors d’une autre frappe sur une maison à Jabalia.
Pas même les abris de fortune épargnés
La violence des bombardements n’épargne pas les Gazaouis ayant fui leur domicile. C’est ce qu’illustre le cas d’un Palestinien ayant trouvé la mort quand sa tente de fortune a été touchée pendant la nuit à Al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza près de Khan Younès, toujours selon la défense civile.
Un « optimisme prudent » sur les pourparlers de trêve
Ces pertes civiles interviennent alors que des efforts diplomatiques s’intensifient pour tenter de parvenir à une trêve. Les États-Unis se sont dits mardi « prudemment optimistes » quant aux chances d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. De son côté, le mouvement islamiste palestinien a qualifié de « positives » les discussions en cours à Doha sur un potentiel accord, qui inclurait la libération d’otages détenus à Gaza.
D’après une source proche des négociations, une délégation israélienne serait arrivée lundi dans la capitale qatarie pour rencontrer des médiateurs, une information non confirmée officiellement par l’État hébreu.
Un conflit d’une violence sans précédent
Cette guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque inédite du Hamas, s’avère d’une intensité inouïe. Selon des données compilées par l’AFP à partir des bilans officiels israéliens :
- 1208 personnes ont été tuées côté israélien, en grande majorité des civils
- 251 personnes ont été enlevées en Israël le 7 octobre, dont 96 restent otages à Gaza
- 34 otages ont été déclarés morts par Tsahal
De l’autre côté de la frontière, le bilan est encore plus lourd. Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, considéré comme une source fiable par l’ONU, affirme que les représailles militaires israéliennes ont coûté la vie à plus de 45 059 Palestiniens, là aussi principalement des civils.
Une situation humanitaire catastrophique à Gaza
Au-delà des pertes humaines, la bande de Gaza, déjà fragilisée par un blocus israélien depuis plus de 15 ans, se retrouve dans une situation désastreuse :
- Des dizaines de milliers de déplacés entassés dans des abris précaires
- Des pénuries alimentaires, d’eau potable, d’électricité et de médicaments
- Des infrastructures vitales (hôpitaux, écoles, réseaux d’eau et d’assainissement) lourdement endommagées voire totalement détruites
La communauté internationale et les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme sur l’ampleur de cette catastrophe humaine et sanitaire, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à une levée du blocus pour permettre l’acheminement de l’aide d’urgence.
Alors que les armes continuent de parler, chaque jour apporte son nouveau lot de souffrances pour la population civile gazaouie, prise en étau dans un conflit d’une rare violence qui semble ne jamais vouloir s’arrêter. Les timides espoirs de trêve négociés à Doha suffiront-ils à faire taire les bombes et à épargner de nouvelles vies innocentes ? L’avenir immédiat de deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza en dépend.