Les tensions diplomatiques entre les États-Unis et l’Iran se sont de nouveau enflammées suite à l’arrestation et la condamnation d’un journaliste Américano-Iranien par Téhéran. Washington a fermement condamné cette sentence et exigé la libération immédiate du reporter, sur fond de relations déjà extrêmement tendues entre les deux pays.
Un journaliste condamné à 10 ans de prison
D’après une source proche du dossier, Reza Valizadeh, qui a travaillé par le passé pour Radio Farda, une radio en persan financée par Washington, a été inculpé en Iran. Il est accusé de travailler pour un gouvernement hostile. Son avocat a rapporté qu’il avait écopé d’une peine de 10 années d’emprisonnement.
Nous condamnons avec force cette sentence et appelons à sa libération immédiate ainsi que celle de tous les prisonniers politiques en Iran.
Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain
Le porte-parole de la diplomatie américaine a vivement dénoncé la répression répétée de la liberté de la presse par le gouvernement iranien, évoquant « des menaces, intimidations, détentions, aveux forcés et l’utilisation de la violence contre des journalistes ».
L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité
La situation est d’autant plus complexe que l’Iran ne reconnaît pas la double nationalité pour ses ressortissants. Matthew Miller a rappelé l’avertissement de longue date figurant sur le site web du département d’État, déconseillant aux citoyens américains de se rendre en Iran « en raison du risque d’enlèvement, d’arrestation arbitraire et de détention ».
Des prisonniers utilisés comme monnaie d’échange
Plusieurs observateurs accusent l’Iran de détenir des ressortissants occidentaux pour s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’État à État. En septembre dernier, un rare échange de prisonniers avait eu lieu, permettant la libération de cinq ex-détenus américains en Iran, en vertu d’un accord comprenant le transfert à Téhéran de 6 milliards de dollars de fonds gelés. Une transaction vivement critiquée par l’opposition républicaine qui y voyait une « rançon ».
Face à l’attaque sanglante du Hamas, mouvement islamiste palestinien soutenu par l’Iran, sur le sol israélien en octobre, l’administration Biden avait finalement reculé sur le transfert de ces fonds à Téhéran.
Un contexte géopolitique tendu
La condamnation du journaliste binational intervient alors que l’Iran fait face à plusieurs revers géopolitiques dans la région :
- Le cessez-le-feu au Liban entre l’armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien, affaibli par le conflit
- L’éviction du pouvoir de Bachar al-Assad en Syrie, un allié clé de Téhéran
Ces développements fragilisent l’influence de la République islamique au Moyen-Orient et pourraient pousser le régime des Mollahs à durcir sa position face à Washington.
Le sort du journaliste Reza Valizadeh apparaît donc comme un nouveau point de friction entre les États-Unis et l’Iran, deux puissances aux relations historiquement houleuses. Sa libération, exigée par les autorités américaines, risque de se heurter à la résistance de Téhéran, dans un bras de fer diplomatique aux enjeux cruciaux pour la stabilité de la région et les droits humains.