L’inquiétude grandit en Occident face à l’escalade du programme nucléaire iranien. Selon des sources diplomatiques de premier plan, l’Iran continuerait d’enrichir son stock d’uranium à des niveaux records, sans aucune justification civile crédible. Une situation qui fait craindre le pire quant aux réelles intentions de Téhéran.
Un stock d’uranium enrichi qui atteint des sommets
Londres, Paris et Berlin tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué commun, les trois capitales européennes affirment que l’Iran augmente son stock d’uranium hautement enrichi à des « niveaux sans précédent ». Une évolution jugée extrêmement préoccupante, d’autant plus qu’elle ne s’accompagne d’aucune « justification civile crédible » selon les signataires.
En effet, si l’Iran a toujours clamé que son programme nucléaire était destiné à des fins pacifiques, notamment pour la production d’énergie, les quantités d’uranium enrichi accumulées dépassent largement les besoins civils du pays. De quoi nourrir les soupçons sur la volonté de la République islamique de se doter de l’arme atomique.
L’ombre d’une bombe nucléaire iranienne
Avec ces niveaux record d’uranium enrichi, l’Iran serait désormais en capacité de produire suffisamment de matières fissiles pour plusieurs armes nucléaires, et ce de manière rapide, comme le soulignent les puissances occidentales dans leur déclaration. Une perspective qui fait froid dans le dos, étant donné les tensions récurrentes entre Téhéran et certains de ses voisins, notamment Israël et l’Arabie Saoudite.
L’Iran a accéléré l’installation de centrifugeuses avancées, ce qui constitue une nouvelle étape préjudiciable dans ses efforts pour saper l’accord nucléaire qu’il prétend soutenir.
– Extrait du communiqué conjoint du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne
Car en parallèle de cet enrichissement à outrance, l’Iran multiplierait également les manœuvres pour entretenir l’opacité sur son programme nucléaire. Paris, Londres et Berlin accusent ainsi Téhéran d’accélérer l’installation de centrifugeuses ultra-performantes, en contradiction totale avec l’esprit de l’accord sur le nucléaire iranien, pourtant défendu en façade par le régime des mollahs.
L’accord sur le nucléaire iranien en lambeaux
Cet accord, durement négocié en 2015 par les grandes puissances pour encadrer strictement le programme nucléaire de Téhéran en échange d’une levée des sanctions internationales, n’est plus que l’ombre de lui-même. Déjà fragilisé par le retrait unilatéral des États-Unis décidé par Donald Trump en 2018, il est aujourd’hui menacé d’implosion par les dernières manœuvres iraniennes.
Face à cette situation plus que tendue, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne exhortent l’Iran à « inverser immédiatement son escalade nucléaire » afin de préserver ce qu’il reste des acquis de l’accord et éviter une crise aux conséquences potentiellement dévastatrices. Mais Téhéran semble prêt à aller jusqu’au bout, en capitalisant sur les dissensions entre les puissances pour s’affranchir de tout contrôle.
Une crise aux ramifications géopolitiques
Au-delà de la seule question du nucléaire iranien, c’est toute la stabilité déjà précaire du Moyen-Orient qui est en jeu. L’hypothèse d’une Iran dotée de l’arme atomique agit comme un épouvantail pour nombre d’acteurs régionaux, Israël en tête. L’État hébreu, qui voit dans le régime iranien une menace existentielle, a plusieurs fois menacé de frappes préventives les installations nucléaires de son ennemi juré.
Une escalade militaire aux conséquences incalculables, dans une région déjà à vif et traversée par de multiples conflits. L’Arabie Saoudite, autre poids lourd régional et grand rival de l’Iran, pourrait elle aussi être tentée de se lancer dans la course au nucléaire militaire pour ne pas se laisser distancer. C’est tout le spectre d’une prolifération nucléaire incontrôlée au Moyen-Orient qui se profile.
Le spectre d’une crise durable
Mais en dépit de la gravité de la situation et des mises en garde des Occidentaux, l’Iran semble campé sur ses positions. Téhéran continue de clamer la nature pacifique de ses activités nucléaires, tout en brandissant la menace d’une sortie définitive de l’accord de 2015 en cas de pression trop forte. Un jeu d’équilibriste qui pourrait rapidement virer au drame.
Car faute d’un sursaut diplomatique rapide et crédible, le dossier du nucléaire iranien risque de s’enliser dans une crise durable et dangereuse. L’avertissement lancé par Paris, Londres et Berlin, aussi ferme soit-il, ne suffira sans doute pas à infléchir la ligne de Téhéran. Reste à savoir jusqu’où ira cette escalade et quelles en seront les conséquences pour une région déjà en proie à toutes les tensions.