Au cœur de l’Aube, une histoire émouvante se joue depuis plusieurs semaines. Rillette, une jeune laie apprivoisée, risque l’euthanasie malgré l’amour inconditionnel que lui porte Élodie Cappé, son « adoptante ». Cette dernière se bat avec acharnement pour sauver l’animal qu’elle a recueilli bébé et qui fait désormais partie intégrante de sa famille. Face à la menace, un immense élan de solidarité s’est formé, porté par des milliers de Français et des personnalités comme Brigitte Bardot.
L’attendrissante histoire de Rillette
Tout commence le 1er avril 2023 lorsqu’Élodie Cappé, éleveuse équine, découvre un marcassin blessé et affamé en train de fouiller ses poubelles. Pesant à peine 3 kilos, le bébé sanglier semble avoir perdu sa mère, probablement tuée lors d’une partie de chasse. Élodie et son compagnon décident alors de recueillir l’animal sur leur vaste propriété à l’écart, le temps pour lui de reprendre des forces.
Les jours puis les mois passent, et la petite laie, affectueusement surnommée Rillette, s’attache de plus en plus à ses sauveurs. Élodie, qui ne souhaitait pas au départ créer de lien, finit par considérer Rillette comme un membre à part entière de sa tribu, au même titre que ses chiens. L’animal, entièrement apprivoisé, dort à leurs côtés et les accompagne en balade, incapable de survivre seul dans la nature.
Une euthanasie en sursis
Cependant, la loi interdit en principe la détention d’un animal sauvage. En octobre, l’Office français de la biodiversité (OFB) somme Élodie de se séparer de Rillette, sans quoi l’animal sera euthanasié sur place. Une enquête est aussi ouverte, exposant la jeune femme à de lourdes amendes voire de la prison.
Depuis, l’éleveuse vit dans l’angoisse de perdre sa protégée. Elle multiplie les démarches et témoignages médiatiques pour tenter de régulariser la situation de Rillette ou lui trouver un refuge adapté, en vain pour le moment. Car même si la réglementation autorise sous conditions la possession d’un sanglier, les services de l’État objectent que Rillette est trop imprégnée à l’homme pour retourner dans un environnement naturel.
Un formidable mouvement de soutien
Face au sort funeste qui guette Rillette, Élodie peut néanmoins compter sur un formidable mouvement de soutien. Son histoire, massivement relayée sur les réseaux sociaux et dans les médias, a ému la France entière. Une pétition baptisée « Sauvons Rillette » frôle les 100000 signatures, tandis que de nombreuses personnalités montent au créneau.
C’est notamment le cas de Brigitte Bardot qui, outrée par le traitement infligé à l’animal, a demandé sa grâce via un message sur Twitter :
« Quels sont les monstres qui demandent son euthanasie ? Ça me dégoûte du mot « humain ». »
Brigitte Bardot
L’animateur Julien Courbet s’est lui aussi indigné du traitement réservé à Rillette, exhortant la ville de Charleville-Mézières à accueillir l’animal dans son parc animalier, comme elle l’avait fait pour le sanglier Toto il y a quelques mois. Le maire s’est dit prêt à étudier cette possibilité.
Les raisons d’espérer
Grâce à cette mobilisation sans précédent, les soutiens de Rillette gardent l’espoir d’une issue heureuse. Même si elle préfèrerait garder l’animal à ses côtés, Élodie se dit prête à l’emmener dans un refuge spécialisé où il serait choyé et en sécurité. Plusieurs pistes sont à l’étude en ce sens.
En parallèle, certains élus plaident pour faire évoluer la législation afin de mieux prendre en compte le cas des animaux sauvages apprivoisés qui ne peuvent être relâchés dans la nature. Une réflexion plus globale semble également s’engager sur la place du sanglier, souvent considéré comme nuisible, dans notre société.
Autant de raisons d’espérer pour Rillette et sa « maman » humaine dont le combat force l’admiration. Leur histoire, qui met en lumière la formidable capacité d’attachement entre l’homme et l’animal, résonne dans le cœur de nombreux Français. Plus que jamais, la mobilisation ne faiblit pas pour offrir à cette attachante laie un destin à la hauteur de l’amour qu’on lui porte.
