La Zambie pourrait bientôt renouer avec les financements étrangers indispensables à son développement économique. Les négociations pour la restructuration de la dette du pays entrent en effet dans leur phase finale, selon une source diplomatique française.
Premier pays africain à faire défaut sur sa dette en 2020 dans le contexte de la pandémie de Covid-19, la Zambie a depuis lors engagé des pourparlers avec ses créanciers. La France, qui copréside avec la Chine le comité des créanciers publics de la Zambie, a été pionnière en signant un accord bilatéral avec le pays le 8 décembre dernier.
Cette avancée majeure ouvre la voie à la participation des autres pays et créanciers au processus. D’après la même source diplomatique, la Zambie devrait ainsi retrouver son éligibilité aux investissements et prêts étrangers d’ici quelques semaines ou mois. Un accès capital au financement pour ce pays dont les fondamentaux économiques restent solides malgré la crise.
Un accord de principe dès juin 2023
En juin dernier, la Zambie avait déjà conclu un accord de principe avec ses créanciers publics étrangers portant sur la restructuration de 6 milliards de dollars de dette extérieure. Un protocole d’accord a ensuite été signé en octobre avec le comité des créanciers publics.
Bien que la France ne représente que 100 millions de dollars sur les 6 milliards concernés, Paris et Lusaka espèrent que leur accord bilatéral incitera les autres créanciers, publics comme privés, à leur emboîter le pas. L’objectif : ramener durablement la trajectoire d’endettement de la Zambie à un niveau soutenable.
L’approche constructive de la Chine saluée
Dans ces discussions, la France a tenu à saluer l’approche constructive adoptée par la Chine. Un lien de confiance a notamment été noué avec la China Exim Bank, et les échanges sur la restructuration de la dette au niveau du G20 se sont révélés bien plus fructueux cette année.
Cela prouve que le multilatéralisme fonctionne, qu’il est crédible, efficace et équitable.
– Une source diplomatique française
Une dynamique positive pour le Ghana et l’Éthiopie
Fort de ces avancées sur le dossier zambien, le processus s’est accéléré pour deux autres pays africains engagés dans une procédure similaire : le Ghana et l’Éthiopie. Des progrès rendus possibles par l’expérience acquise et les leçons tirées des discussions avec la Zambie.
Si la Zambie parvient effectivement à boucler la restructuration de sa dette dans les prochains mois, elle enverra un signal fort aux investisseurs et aux marchés. Une perspective réjouissante pour ce pays d’Afrique australe qui aspire à renouer avec une croissance soutenue et durable, après des années de turbulences économiques.