Le président de l’Union des Droites Républicaines (UDR) Éric Ciotti annonce une « grande loi tronçonneuse » pour réformer l’État en profondeur. Dans un entretien accordé à une source proche, le député des Alpes-Maritimes promet de ne pas hésiter à voter une nouvelle fois la censure si le gouvernement de François Bayrou n’engage pas des réformes « courageuses » sur le régalien et l’économie.
Une loi « tronçonneuse » pour tailler dans la bureaucratie
Éric Ciotti ne mâche pas ses mots. Son parti, l’UDR, prépare actuellement un projet de loi ambitieux visant à simplifier drastiquement le fonctionnement de l’État et des collectivités locales.
Collectivités locales, réforme de l’État, bureaucratie… Nous préparons une grande loi tronçonneuse !
Éric Ciotti, président de l’UDR
L’objectif affiché est clair : il s’agit de tailler dans les dépenses publiques et les « lourdeurs administratives » qui entravent selon lui l’action politique et freinent l’économie. Éric Ciotti promet ainsi de s’attaquer :
- Au « millefeuille territorial » et à la « multiplication des échelons »
- Aux doublons entre services de l’État et des collectivités
- À la complexité des normes et procédures administratives
- Au nombre de fonctionnaires « là où c’est nécessaire »
Censure en cas de « ralliement » de Bayrou à la gauche ?
Mais l’homme fort de la droite met surtout la pression sur le nouveau gouvernement conduit par François Bayrou. Nommé par Emmanuel Macron après des semaines d’atermoiements, le centriste a constitué un attelage hétéroclite allant de certains élus LR aux socialistes.
Une configuration qu’Éric Ciotti voit d’un très mauvais œil. Il n’hésite pas à brandir la menace d’une nouvelle censure si Bayrou s’écartait d’une ligne ferme sur les questions régaliennes et budgétaires :
Nous n’aurons aucune réticence à utiliser à nouveau la censure si cela s’avère nécessaire. La protection des Français face à l’assommoir fiscal sera notre ligne de conduite.
Éric Ciotti, président de l’UDR
Vers un bras de fer Ciotti-Bayrou à l’Assemblée ?
On se dirige donc vers un probable bras de fer entre l’UDR et le gouvernement Bayrou à l’Assemblée nationale. Éric Ciotti espère imposer son agenda réformateur à un exécutif qu’il juge trop timoré et composite.
Le tout sur fond de surenchère avec Marine Le Pen et le Rassemblement National, qui entendent eux aussi incarner une opposition sans concession. Bayrou saura-t-il rassembler une majorité stable derrière lui ou devra-t-il composer avec une droite offensive ? Réponse dans les prochaines semaines, qui s’annoncent électriques au Palais Bourbon.