C’est un soulagement pour Paul Watson et ses soutiens. Mardi 17 décembre, le gouvernement danois a annoncé qu’il refusait d’extrader le militant écologiste vers le Japon, où il est accusé d’avoir perturbé des campagnes de chasse à la baleine. Incarcéré depuis le 21 juillet au Groenland, territoire danois, le Canadien de 73 ans va enfin recouvrer la liberté.
5 mois de détention pour le fondateur de Sea Shepherd
L’arrestation de Paul Watson cet été avait suscité l’émoi dans les milieux écologistes. Alors qu’il s’apprêtait à lancer une nouvelle campagne contre les baleiniers japonais avec son organisation Sea Shepherd, le septuagénaire avait été interpellé à la demande du Japon. Tokyo réclamait en effet son extradition, l’accusant d’avoir mené des actions illégales pour perturber la chasse à la baleine.
Placé en détention provisoire, Paul Watson a vu sa détention prolongée à six reprises par la justice danoise. De nombreuses voix se sont élevées pour réclamer sa libération, y compris en France où il réside. Fin octobre, il avait même écrit au président Emmanuel Macron pour lui demander la nationalité française.
Le Danemark refuse l’extradition
Finalement, après presque 5 mois de détention, c’est un dénouement heureux pour le militant. Le ministère danois de la Justice a annoncé mardi qu’il rejetait la demande d’extradition formulée par le Japon. Une décision saluée par les soutiens de Paul Watson.
Paul est libre !!! Le ministère de la Justice vient de nous informer qu’il rejetait la demande d’extradition.
Sea Shepherd, sur le réseau social X (ex-Twitter)
Selon son avocate, citée par l’AFP, le Canadien devrait rapidement être libéré de la prison de Nuuk, capitale du Groenland, où il était incarcéré. Il devrait ensuite pouvoir regagner la France, où il vit depuis plusieurs années.
Un militant controversé mais influent
Figure de la lutte contre la chasse à la baleine depuis les années 1970, Paul Watson est un personnage controversé. Certains saluent son engagement indéfectible pour la cause animale, quand d’autres dénoncent des méthodes trop radicales. Avec son organisation Sea Shepherd, il a mené de nombreuses campagnes musclées, n’hésitant pas à s’interposer physiquement face aux navires baleiniers.
Cette stratégie d’action directe lui a valu des démêlés judiciaires dans plusieurs pays, dont le Japon qui le considère comme un « éco-terroriste ». Mais elle a aussi contribué à faire de lui une figure emblématique et influente du combat écologiste. De nombreuses célébrités le soutiennent, de l’actrice Pamela Anderson à l’eurodéputé Yannick Jadot.
Chasse à la baleine : une pratique décriée mais défendue par le Japon
Au cœur du contentieux entre Paul Watson et le Japon, la chasse à la baleine reste une pratique très controversée au niveau international. Interdite par un moratoire en 1986, elle se poursuit pourtant sous couvert de recherche scientifique dans certains pays, et notamment dans l’archipel nippon.
Pour Tokyo, il s’agit d’une tradition culturelle à préserver. Le gouvernement soutient activement la filière baleinière, malgré une consommation de viande de cétacé en chute libre dans le pays. Cette position suscite de vives critiques à l’international, symbolisées par le combat de militants comme Paul Watson.
Sa libération est donc une victoire pour les opposants à la chasse, même si elle ne règle pas le fond du problème. Nul doute que le septuagénaire canadien, malgré son âge, continuera à se battre avec force et conviction pour la protection des baleines. Un combat de toute une vie qui est loin d’être terminé.