Mayotte, 101ème département français niché au cœur de l’océan Indien, a été frappée de plein fouet par le cyclone Chido ces derniers jours. Le plus intense depuis 90 ans selon les météorologues. Les vents violents et les pluies torrentielles ont semé chaos et désolation sur l’île aux parfums, laissant derrière eux un sillage de destructions. Pourtant, alors que Mayotte panse douloureusement ses plaies, c’est la visite controversée de François Bayrou, nouveau Premier ministre, qui cristallise aujourd’hui toutes les tensions.
Mayotte meurtrie par le cyclone Chido
Le cyclone Chido n’a épargné personne sur son passage. Habitations dévastées, routes coupées, réseaux d’électricité et de communication endommagés… Mayotte présente un triste spectacle au lendemain de cette catastrophe naturelle d’une violence inouïe. Les habitants, encore sous le choc, tentent de sauver ce qui peut l’être et de se réorganiser tant bien que mal, dans l’attente d’une aide plus que nécessaire.
Des dégâts considérables
D’après les premières estimations, les dégâts matériels se chiffreraient déjà en dizaines de millions d’euros. De nombreuses infrastructures publiques, comme les écoles ou les hôpitaux, ont également été touchées, compliquant davantage une situation sanitaire et éducative déjà précaire. Les services de l’État et les associations se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés, mais l’ampleur de la tâche est colossale.
Une reconstruction qui s’annonce longue et coûteuse
Au-delà de l’urgence, c’est bien la question de la reconstruction qui inquiète les Mahorais. Les fonds nécessaires seront-ils débloqués ? Les procédures seront-elles accélérées ? Le doute plane, et la colère gronde déjà chez certains habitants qui se sentent abandonnés par la métropole. Un ressentiment exacerbé par les récentes déclarations de François Bayrou.
La visite polémique de François Bayrou
Fraîchement nommé Premier ministre, François Bayrou a décidé de se rendre à Mayotte, quelques jours seulement après le passage de Chido. Une visite surprise, destinée à montrer le soutien du gouvernement à la population mahoraise. Seulement voilà, cette initiative ne fait pas l’unanimité, loin de là.
Une « opération de com » selon les opposants
Pour de nombreux élus locaux et habitants, la venue du Premier ministre s’apparente davantage à une opération de communication qu’à une réelle volonté d’aider l’île à se relever. Estelle Youssouffa, députée LIOT de Mayotte, a vertement critiqué ce déplacement sur son compte Twitter :
« LFI s’est opposée à la destruction des bidonvilles ». Avec ce tweet lapidaire, elle dénonce le double discours du gouvernement.
Des mesures concrètes attendues
Au-delà des effets d’annonce, ce sont des engagements fermes et des actes que les Mahorais attendent de l’exécutif. Depuis trop longtemps, ils ont le sentiment d’être les oubliés de la République, ne bénéficiant pas des mêmes égards que les autres territoires français.
Comme le pointe la députée Estelle Youssouffa, le problème des bidonvilles, toujours pas réglé aujourd’hui, illustre tristement ce constat. Des habitations précaires qui n’ont pas résisté aux assauts de Chido, plongeant des milliers de personnes dans une détresse encore plus grande.
L’attitude de François Bayrou en question
C’est aussi l’attitude même du Premier ministre qui fait polémique. Certains lui reprochent son manque d’empathie et de considération envers les sinistrés. Quand d’autres s’interrogent sur sa légitimité à occuper un tel poste, lui qui n’a jamais été élu et qui doit sa fonction au bon vouloir du Président.
En venant à Mayotte dans ces circonstances, François Bayrou a-t-il commis un impair ? Une chose est sûre, sa visite laisse un goût amer à de nombreux Mahorais qui attendent des preuves tangibles de la solidarité nationale.
Un avenir incertain
Le cyclone Chido aura été un révélateur. Révélateur des carences structurelles qui fragilisent Mayotte, ce morceau d’océan Indien au tapis très éloigné de Paris. Révélateur aussi des profondes inégalités qui fracturent encore la société française, où tous les citoyens ne semblent pas logés à la même enseigne.
La reconstruction, qui s’annonce longue et sinueuse, constituera un véritable test pour le gouvernement. Les Mahorais, eux, oscillent entre colère et résignation, espoir et fatalisme. Une chose est sûre : ils ne veulent plus de belles paroles, ils exigent des actes. Le chemin sera long, mais il est encore temps de réparer les erreurs du passé et de bâtir un avenir plus juste pour ce 5ème département d’Outre-Mer.