Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré mardi que l’Iran ne rouvrira pas dans l’immédiat son ambassade en Syrie. Cette annonce intervient après le saccage de la représentation iranienne à Damas lors de la chute du président Bachar al-Assad.
Selon M. Baghaï, la réouverture de l’ambassade nécessite des préparatifs et la poursuite du travail dès que les conditions de sécurité seront réunies, notamment pour assurer la protection de l’ambassade et de son personnel. L’Iran et la Syrie ont longtemps entretenu des liens amicaux, remontant aux années 1970 sous Hafez al-Assad, le père de Bachar.
Un Avenir Incertain pour les Relations Iran-Syrie
Cependant, la prise du pouvoir à Damas par les rebelles menace de changer la donne. Début décembre, l’ambassade d’Iran en Syrie avait été saccagée, un acte jusque-là inimaginable dans ce pays allié. L’Iran s’était davantage investi en Syrie sous Bachar al-Assad, envoyant des « conseillers militaires » durant la guerre civile déclenchée en 2011.
Nous étions présents dans ce pays à l’invitation du gouvernement et pour du conseil.
Esmaïl Baghaï, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères
M. Baghaï a assuré que l’Iran n’a jamais été en Syrie pour soutenir une personne, un groupe ou un parti en particulier. Depuis la chute d’Assad, l’Iran a rapatrié environ 4 000 de ses ressortissants sur les quelque 10 000 qui vivaient en Syrie ces dernières années.
Des Commentaires Européens Qualifiés de « Blague »
Le porte-parole iranien a par ailleurs vivement réagi aux commentaires de l’Union européenne sur l’avenir de l’Iran en Syrie, les qualifiant de « blague ». La cheffe de la diplomatie européenne avait déclaré lundi que l’Iran et la Russie « ne doivent pas avoir de place » dans la Syrie de demain.
L’époque où une puissance étrangère essayait de dicter sa loi à une autre région est révolue.
Esmaïl Baghaï en réponse à l’UE
Quel Futur pour la Présence Iranienne en Syrie ?
La chute de Bachar al-Assad et l’instabilité qui en découle soulèvent de nombreuses questions sur l’avenir des relations entre l’Iran et la Syrie. Bien que Téhéran nie avoir soutenu un parti en particulier, son implication politique, financière et militaire aux côtés du régime Assad était notoire.
Alors que la situation sécuritaire reste précaire, l’Iran semble adopter une position attentiste avant de rétablir sa représentation diplomatique à Damas. Le rapatriement de milliers de ressortissants iraniens témoigne également d’un changement de donne.
Il reste à voir comment évolueront les relations irano-syriennes dans ce nouveau contexte. La réaction ferme de Téhéran aux commentaires européens laisse présager une volonté de maintenir son influence dans la région. Cependant, la forme que prendra cette présence iranienne en Syrie demeure une question ouverte.