C’est un développement choquant dans le conflit sanglant qui oppose la Russie et l’Ukraine depuis février 2022. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont revendiqué ce mardi l’assassinat d’un haut gradé de l’armée russe à Moscou. Une opération audacieuse en plein cœur de la capitale russe qui marque une nouvelle escalade dans cette guerre.
Selon une source au sein du SBU, le général Igor Kirillov, âgé de 54 ans, a été tué avec son assistant dans l’explosion d’un engin explosif placé sur une trottinette près de son immeuble résidentiel. Kirillov était le commandant des troupes de défense radiologique, chimique et biologique des forces armées russes. Il avait été sanctionné en octobre dernier par le Royaume-Uni pour des soupçons de déploiement d’armes chimiques en Ukraine.
L’Ukraine accuse la Russie d’utiliser des armes chimiques
Pour l’Ukraine, il s’agissait d’une cible légitime. La veille de l’attentat, le SBU avait officiellement accusé Kirillov de « crime de guerre » pour avoir ordonné l’utilisation d’armes chimiques interdites contre les troupes ukrainiennes dans l’est et le sud du pays.
Kirillov était un criminel de guerre et une cible tout à fait légitime, car il avait donné l’ordre d’utiliser des armes chimiques interdites contre l’armée ukrainienne.
Déclaration d’une source au sein du SBU à l’AFP
Selon Kiev, plus de 4 800 cas d’utilisation de « munitions chimiques » par l’armée russe ont été recensés depuis le début de l’invasion, principalement des grenades contenant des substances toxiques et irritantes lancées sur les positions ukrainiennes. Plus de 2 000 militaires ukrainiens auraient dû être hospitalisés avec divers degrés d’empoisonnement chimique suite à ces attaques.
Un acte sans précédent depuis le début de la guerre
Cet assassinat ciblé contre un haut responsable militaire russe sur le sol russe est un acte sans précédent depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Il s’agit du plus haut gradé russe tué à Moscou depuis février 2022. Une opération qui démontre les capacités des services secrets ukrainiens à frapper au cœur du dispositif militaire russe.
Cela intervient alors que la guerre s’enlise et que les deux camps subissent de lourdes pertes sur le champ de bataille. Après l’échec de la tentative russe de prendre Kiev, les combats se concentrent désormais dans l’est et le sud de l’Ukraine, sans qu’aucun des deux camps ne parvienne à prendre un avantage décisif.
Les accusations d’utilisation d’armes chimiques
L’utilisation d’armes chimiques est strictement interdite par le droit international. Si ces accusations ukrainiennes étaient avérées, cela constituerait un crime de guerre de la part de la Russie. Les grenades incriminées contiennent apparemment des substances toxiques et irritantes qui ont des effets dévastateurs sur les soldats touchés.
Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont déjà exprimé leur préoccupation face à ces soupçons d’utilisation d’armes chimiques par la Russie. Des enquêtes pourraient être menées par des organismes internationaux pour faire la lumière sur ces allégations.
Une tension qui ne cesse de monter
Cet assassinat spectaculaire risque d’envenimer encore davantage les relations déjà exécrables entre la Russie et l’Ukraine. Moscou pourrait être tentée de riposter, faisant craindre une escalade incontrôlable du conflit.
Le soutien occidental à l’Ukraine, notamment en termes d’armement et de renseignement, a été déterminant jusqu’à présent pour permettre à Kiev de résister à la puissance de feu russe. Mais cette guerre d’usure semble partie pour durer, avec son lot quotidien de destruction et de morts.
La communauté internationale appelle les deux parties à la retenue et à renouer le dialogue en vue d’une résolution pacifique du conflit. Mais avec ce nouvel événement choc, les perspectives de paix semblent plus lointaines que jamais.