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Famille « Anéantie » Par Les Viols En Série : Leur Combat Contre l’Insupportable

Au cœur d'un procès retentissant des viols en série de Mazan, la famille Pelicot, "anéantie" mais combative, témoigne pour que la société refuse "l'insupportable". Un procès qui transcende leur histoire pour un débat de société. Leur lutte, à découvrir...

Au cœur d’un procès historique exposant au grand jour les ravages décuplés des viols intra-familiaux, la famille Pelicot se décrit comme « anéantie » mais résolue à se battre pour que la société refuse « l’insupportable ». Dominique Pelicot, 72 ans, est accusé d’avoir drogué et violé son ex-épouse Gisèle pendant une décennie, la livrant aussi à des dizaines d’inconnus recrutés sur internet, le tout dans la maison familiale de Mazan.

Une famille brisée mais combative

Les enfants du couple, David, Caroline et Florian, témoignent du séisme qui a fait basculer leurs vies. David, l’aîné, ne parle plus de « père » mais de « cet homme dans le box ». Florian envisage un test de paternité tant le choc est grand. Quant à Caroline, elle fut la première à briser le silence dans un livre poignant en 2022, « Et j’ai cessé de t’appeler papa ».

Les avocats de la famille, Mes Antoine Camus et Stéphane Babonneau, soulignent à quel point « chacun est percuté durablement par cette horreur », y compris les petits-enfants qui ont « perdu leur innocence ». Malgré la quête de vérité et les appels à Dominique Pelicot de dire enfin la vérité, ce dernier reste mutique ou évasif.

Caroline, « la grande oubliée » du procès

Caroline se sent particulièrement meurtrie, des photos d’elle nue ayant été retrouvées dans l’ordinateur de son père, sans pour autant avoir de preuves formelles de viol comme pour sa mère Gisèle. Elle espère toujours des réponses, malgré le déni persistant de Dominique Pelicot sur ses agissements envers elle.

Un combat qui transcende leur histoire

Au-delà de leur douleur, la famille Pelicot est déterminée à se battre pour des causes plus larges. Caroline a ainsi voulu « transformer cette boue en matière noble » avec son livre, afin d’aider les victimes à surmonter la honte et « refuser l’insupportable ». Gisèle, elle, a refusé le huis clos lors du procès, permettant de mettre en lumière mondialement le fléau des violences sexuelles.

Quand elle a vu les vidéos, en mai, elle s’est demandée « comment était-il possible qu’on me traite comme ça, comme un sac poubelle, des centaines de fois ? Qu’on trouve des dizaines de personnes pour violer une femme inerte ? » Elle s’est dit « Qu’est-ce que cela dit de nous tous ? En tant que société ».

Me Antoine Camus, avocat de la famille

Si mère et fille vivent les choses différemment de par leur âge, elles ont ce « dénominateur commun » de vouloir des combats plus larges, avec une formule clé répétée : « Pour que la honte change de camp ». Un leitmotiv pour toute une famille soudée dans l’épreuve, déterminée à se reconstruire en effaçant le bourreau, et à faire bouger les lignes de la société face à l’insoutenable. Le verdict du procès, attendu ce jeudi, marquera une étape clé de leur difficile chemin.

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