En ce début de semaine cruciale pour les marchés financiers, l’Asie évolue en ordre dispersé, suspendue aux prochaines décisions des grandes banques centrales. Alors que la Bourse de Tokyo surnage, portée par un yen au plus bas, la Chine inquiète avec des indicateurs économiques en berne. Dans ce climat d’incertitude, investisseurs et analystes retiennent leur souffle avant les annonces très attendues de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque du Japon (BoJ).
Le Japon tire son épingle du jeu malgré un yen fébrile
L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo grappille 0,16% dans la matinée, soutenu par la faiblesse persistante du yen face au billet vert. La devise nippone a en effet enfoncé un nouveau plancher depuis novembre dernier, s’échangeant à plus de 153 yens pour un dollar. Une aubaine pour les entreprises exportatrices japonaises mais un casse-tête pour la BoJ, qui pourrait être tentée de resserrer sa politique ultra-accommodante lors de sa réunion de vendredi.
Néanmoins, de nombreux observateurs parient sur le statu quo monétaire jusqu’à la passation de pouvoir en janvier prochain. Le futur gouverneur devrait avoir les coudées plus franches pour amorcer un virage stratégique, après des années de stimuli massifs aux résultats mitigés. D’ici là, la BoJ pourrait préférer évaluer l’impact économique des mesures protectionnistes de Trump et des arbitrages chinois sur le yuan.
Le pari à 100 milliards de dollars de SoftBank sur l’économie américaine
Dans ce contexte, l’action SoftBank Group bondit de 4% après les déclarations tonitruantes de son PDG Masayoshi Son. Le milliardaire a promis d’investir 100 milliards de dollars aux États-Unis sur les 4 prochaines années, de quoi créer 100.000 emplois. Un pari osé sur la croissance américaine sous l’ère Trump.
« Ma confiance dans l’économie des États-Unis s’est énormément renforcée après la victoire du candidat républicain. »
Masayoshi Son, PDG du groupe SoftBank
Dans le sillage de cette annonce, les valeurs technologiques japonaises ont le vent en poupe ce mardi, à l’image de Socionext (+3,5%), Sony (+1,6%) ou encore Nintendo (+3%).
La Chine plombe l’ambiance, en quête de nouveaux relais de croissance
De l’autre côté de la mer de Chine, l’atmosphère est nettement plus morose. Les places boursières de Shanghai (-0,14%) et Shenzhen (-0,74%) dévissent, dans le sillage d’indicateurs décevants publiés la veille. Consommation et investissement immobilier marquent le pas, signes d’un redémarrage laborieux après la fin de la politique « Zéro-Covid ».
Pour atteindre son objectif de croissance « d’environ 5% » en 2024, Pékin devra actionner de nouveaux leviers de relance budgétaire et monétaire. Mais la prudence reste de mise face au spectre d’un regain d’inflation et de bulle immobilière. L’ampleur et le timing de ces futures mesures détermineront la capacité de résilience de la deuxième économie mondiale.
La fièvre du Bitcoin ne retombe pas
En parallèle des turbulences sur les marchés traditionnels, l’engouement autour des cryptomonnaies ne faiblit pas. Au contraire, le Bitcoin s’installe confortablement au-dessus des 105.000 dollars ce mardi, dopé par l’entrée prochaine de l’éditeur informatique MicroStrategy dans le Nasdaq 100. Un signe de plus d’une adoption croissante des actifsIF numériques par les investisseurs institutionnels.
Dans ce marché en ébullition, certains n’hésitent plus à parier sur de nouveaux records à court terme pour le roi des cryptos. Mais gare aux revirements brutaux et à la volatilité toujours exacerbée sur un marché aussi innovant que spéculatif. La prudence reste plus que jamais de mise.
Cette semaine s’annonce donc déterminante pour les marchés asiatiques et mondiaux, avec une avalanche de rendez-vous à haut risque. Entre attentisme et nervosité, il faudra suivre de près les annonces et les réactions des investisseurs pour naviguer dans ces eaux troubles. Car en économie comme en bourse, l’incertitude est souvent le meilleur ennemi de la performance sur le long terme.
