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Renaissance du Krak des Chevaliers dans une Syrie renouvelée

Au cœur d'une Syrie meurtrie, le Krak des Chevaliers, joyau des croisades, espère une seconde vie. La forteresse médiévale veut se relever de la guerre pour briller à nouveau, mais il faudra d'abord panser ses plaies. Les nouvelles autorités sauront-elles lui redonner son lustre d'antan ?

Au sommet d’une colline stratégique de la région de Homs en Syrie, se dresse fièrement le Krak des Chevaliers, une imposante forteresse médiévale chargée d’histoire. Ce joyau architectural, témoin des croisades du XIIe siècle, a traversé les siècles en conservant un état exceptionnel. Mais les stigmates de la guerre civile qui a déchiré le pays depuis 2011 n’ont pas épargné ce trésor du patrimoine syrien, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Aujourd’hui, alors qu’une page se tourne en Syrie avec la chute du président Bachar al-Assad début décembre, l’espoir d’une renaissance pour le Krak des Chevaliers semble permis. C’est en tout cas le vœu de Hazem Hanna, directeur du château, qui appelle de ses vœux un soutien des nouvelles autorités pour restaurer ce qui a été endommagé pendant les combats.

Un site exceptionnel malmené par la guerre

Construit il y a plus de 800 ans par l’ordre catholique militaire des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, le Krak des Chevaliers est un des châteaux forts les mieux conservés au monde datant des croisades. Véritable cité fortifiée pouvant abriter jusqu’à 2000 hommes, sa position dominante sur une colline en faisait un enjeu stratégique de taille. Malheureusement, cette situation a aussi causé sa perte pendant la guerre civile syrienne.

Entre 2011 et 2014, le château a en effet été âprement disputé entre les rebelles et les forces loyales au président Assad, finissant endommagé par les combats. Certaines de ses parties les plus remarquables, comme la Grande salle aux splendides voûtes gothiques ou encore l’église, ont souffert des affrontements.

Une lente reconstruction interrompue

Après la reprise du contrôle du château par le régime en 2014, les efforts de restauration avaient pu commencer. Mais le chantier titanesque, tout comme la fréquentation touristique relancée fin 2018, ont été interrompus par la pandémie de Covid-19. Un coup dur de plus pour ce site majeur, inscrit dès 2013 sur la liste du patrimoine en péril de l’Unesco, aux côtés d’autres merveilles syriennes comme Palmyre ou la vieille ville d’Alep.

Le défi de la reconstruction dans une Syrie à reconstruire

Aujourd’hui, l’espoir d’un nouveau départ pour le Krak des Chevaliers semble permis. Mais les défis sont immenses pour redonner vie à ce géant de pierre dans un pays dévasté qui doit tout reconstruire. Le coût des travaux pourrait être colossal, alors que les priorités sont nombreuses pour la Syrie.

Le directeur Hazem Hanna veut toutefois y croire. Pour lui, la restauration de ce symbole national, qui témoigne de la grandeur passée de la Syrie, serait un formidable message d’espoir et de renouveau. Un appel qu’il espère voir entendu par les nouvelles autorités du pays.

Le potentiel touristique du Krak des Chevaliers

Au-delà de sa valeur patrimoniale inestimable, le Krak des Chevaliers représente aussi un atout touristique majeur pour la région de Homs et la Syrie en général. Avant guerre, le château attirait des visiteurs du monde entier, fascinés par son histoire et son architecture unique, mélange d’influences orientales et occidentales.

En restaurant cet exceptionnel témoin des croisades, la Syrie pourrait envoyer un message fort à la communauté internationale et poser les premiers jalons de la relance de son industrie touristique. Un défi de taille, alors que le pays reste largement à reconstruire, mais qui montre que même meurtrie, la Syrie n’a pas perdu ses trésors.

La forteresse des Hospitaliers, une page d’histoire à ne pas oublier

L’histoire du Krak des Chevaliers est intimement liée à celle des croisades médiévales, lorsqu’Occidentaux et Orientaux s’affrontaient pour le contrôle des lieux saints. Les Hospitaliers, ordre religieux et militaire créé à Jérusalem, ont construit ce chef-d’œuvre architectural pour défendre les États latins d’Orient.

Pendant près de deux siècles, le château a été agrandi et renforcé, devenant l’une des forteresses les plus puissantes de la région. Mais en 1271, il tombe aux mains du sultan mamelouk Baybars après un long siège. Une page se tourne, mais le Krak des Chevaliers traversera les siècles, devenant un symbole de la Syrie.

Un trésor architectural mêlant Orient et Occident

Ce qui frappe lorsqu’on découvre le Krak des Chevaliers, c’est le génie de ses bâtisseurs qui ont su créer une forteresse pratiquement imprenable. Les épais murs de calcaire, les tours massives, les fossés profonds, tout a été pensé pour résister aux sièges.

Mais le château est loin d’être austère. Il mêle avec subtilité architecture militaire et raffinements empruntés aux palais orientaux : bains, fontaines, décors sculptés… La Grande salle et son plafond aux délicates croisées d’ogives est un joyau d’architecture gothique, style importé par les croisés.

Le long chemin de la renaissance

Restaurer un tel ensemble sera un immense défi, à la hauteur des blessures du château. Il faudra des années de travail minutieux, des artisans au savoir-faire pointu, des techniques de pointe et des financements colossaux pour redonner vie à ce chef-d’œuvre en péril.

Mais le Krak des Chevaliers mérite cette renaissance. Ressusciter cette merveille architecturale, c’est ranimer la flamme de la Syrie éternelle. C’est montrer au monde que ce pays martyrisé reste fier de son histoire et de son patrimoine, et qu’il entend bien les faire rayonner à nouveau. Un espoir auquel veut croire le directeur Hazem Hanna.

Nous espérons que nous recevrons les ressources nécessaires pour restaurer ce qui a été endommagé dans le château.

Hazem Hanna, directeur du Krak des Chevaliers

Un appel à l’aide qu’il faudra entendre pour que renaisse de ses cendres le Krak des Chevaliers, sentinelle éternelle d’une Syrie qui veut croire en son avenir. Les défis sont immenses, mais les trésors syriens, eux, sont immortels.

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