La nomination de Robert Kennedy Jr au poste de ministre de la Santé par Donald Trump soulève de vives inquiétudes, en raison des positions antivaccins controversées de cet ancien avocat en droit de l’environnement. Face aux questions sur les risques pour la santé des enfants, le futur président américain a tenté de rassurer depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.
« Je pense qu’il sera bien moins radical que ce que vous pourriez penser », a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse. « Je pense qu’il est ouvert d’esprit, ou je ne l’aurais pas mis là – il sera bien moins radical », a-t-il insisté. Pourtant, les prises de position de « RFK Jr » inquiètent de nombreux parents et experts de santé publique.
Un passé d’avocat écologiste et de militant antivaccin
Neveu du président assassiné John F. Kennedy, Robert Kennedy Jr s’est d’abord fait connaître comme avocat spécialisé dans le droit de l’environnement. Mais ces dernières années, il s’est surtout illustré en propageant des théories complotistes sur les vaccins, notamment ceux contre le Covid-19.
RFK Jr a également affirmé à plusieurs reprises l’existence d’un lien entre vaccination et autisme, une thèse pourtant largement réfutée par la communauté scientifique. Il milite aussi contre l’ajout de fluor dans l’eau du robinet, une mesure de santé publique qui a pourtant fait ses preuves dans la prévention des caries.
Des propos qui font polémique
Malgré son hostilité affichée aux vaccins, Robert Kennedy Jr a assuré qu’il ne remettrait pas en cause la possibilité de se faire vacciner pour ceux qui le souhaitent. Une position qui ne rassure pas pour autant les défenseurs de la vaccination.
Lors de sa conférence de presse, Donald Trump s’est lui aussi fait l’écho d’une augmentation des cas d’autisme, en citant des chiffres invérifiables et trompeurs. « Il y a 30 ans, on avait des chiffres comme un cas sur 200.000, sur 100.000, et maintenant j’entends des chiffres comme un cas sur 100 — donc quelque chose ne va pas », a-t-il affirmé.
Je n’aime pas les obligations.
– Donald Trump, à propos de la vaccination obligatoire dans les écoles
Vers une baisse du prix des médicaments ?
Au-delà du débat sur les vaccins, Donald Trump a assuré avoir discuté avec Robert Kennedy Jr et les patrons de l’industrie pharmaceutique de la question du prix des médicaments. Il a promis de les faire baisser « à des niveaux jamais vus auparavant ».
« Nous payons beaucoup trop, car nous payons beaucoup plus que les autres pays », a estimé le futur président, qui veut « éliminer les intermédiaires » accusés de s’enrichir sur le dos des laboratoires. Reste à voir si cette promesse se concrétisera et comment elle s’articulera avec la politique vaccinale de la future administration.
Une nomination qui divise
Le choix de Robert Kennedy Jr comme ministre de la Santé est loin de faire l’unanimité, y compris dans le camp républicain. Certains craignent que ses positions antivaccins ne nuisent à la santé publique et n’encouragent la défiance envers la science.
D’autres voient dans cette nomination un geste politique de Donald Trump en direction de la frange complotiste de son électorat. RFK Jr avait en effet été un temps candidat indépendant à la présidentielle avant de se rallier au milliardaire républicain.
Sa nomination doit encore être confirmée par un vote du Sénat, où les débats s’annoncent animés. Les sénateurs démocrates ont déjà fait part de leur opposition catégorique, tandis que certains républicains expriment des réserves.
Les prochaines semaines diront si Robert Kennedy Jr obtient le feu vert du Congrès pour devenir ministre de la Santé. Une chose est sûre : sa présence au sein du gouvernement Trump ne manquera pas de susciter la controverse et d’attiser les débats sur la politique vaccinale des États-Unis.
