La scène se répète inlassablement, suscitant autant la sidération que l’exaspération. Ce dimanche, les habitants de Blanquefort, commune de la métropole bordelaise, ont eu la désagréable surprise de voir leur stade municipal Émile Miart investi par une centaine de caravanes. Environ 120 véhicules de gens du voyage se sont en effet installés illégalement sur ce terrain public, au terme d’un festival culturel local.
Une occupation illégale répétée
Malheureusement, ce n’est pas la première fois qu’une telle occupation non-autorisée se produit à Blanquefort. L’été dernier déjà, le stade avait été squatté par des caravanes. La maire socialiste de la ville, Véronique Ferreira, avait alors déposé plainte suite aux dégradations et à l’utilisation frauduleuse d’eau et d’électricité, en plus d’un référé d’expulsion. Mais aucune sanction n’avait été prise.
Aujourd’hui, l’édile ne cache pas son agacement face à la répétition de ces installations sauvages sur les terrains publics et privés de sa commune. Elle déplore la non-application de “l’État de droit” et s’interroge sur les limites des pouvoirs de l’administration pour empêcher ces occupations illicites à répétition.
Une procédure administrative longue et complexe
Car à chaque nouvelle occupation illégale de terrain par des gens du voyage, c’est la même procédure administrative, longue et complexe, qui doit être suivie avant de pouvoir espérer une évacuation :
- Faire venir un huissier pour constater l’occupation
- Saisir le tribunal pour obtenir une ordonnance d’expulsion
- Retourner sur place pour délivrer l’ordre de quitter les lieux
- Solliciter enfin les forces de l’ordre pour procéder à l’évacuation si nécessaire
Je connais la procédure et j’en ai marre !
Véronique Ferreira, maire de Blanquefort
Malgré une aire d’accueil libre trouvée à Lesparre pour les caravanes, rien n’y fait. D’autres véhicules sont même attendus ce lundi à Blanquefort, nécessitant le renfort des gendarmes. La maire fustige une nouvelle fois “l’incapacité des pouvoirs publics à empêcher l’installation” et réclame une vraie procédure respectant les équipements publics.
Un phénomène récurrent dans la métropole bordelaise
Ces occupations illégales de gens du voyage ne sont malheureusement pas un cas isolé dans la région. Terrains de sport, chantiers, parkings… De nombreux sites sont régulièrement squattés, dégradés et raccordés sauvagement aux réseaux, causant parfois même des pannes d’électricité pour les riverains, comme à Bègles en novembre dernier.
Face à l’exaspération grandissante des habitants et des élus locaux, une réponse ferme et durable des autorités semble plus que jamais nécessaire pour endiguer le phénomène. Car si les procédures existent, leur application systématique fait encore trop souvent défaut pour libérer rapidement les terrains occupés illégalement.