C’est une décision qui pourrait surprendre mais qui s’inscrit dans une certaine logique de continuité. Le président de la République Emmanuel Macron a proposé lundi de reconduire l’actuel PDG de la RATP Jean Castex pour un deuxième mandat de cinq ans. L’ancien Premier ministre, qui avait succédé à Catherine Guillouard en novembre dernier, se voit donc offrir l’opportunité de poursuivre le redressement de la Régie, avec en ligne de mire l’enjeu majeur des Jeux olympiques de Paris en 2024.
Une mission de remise en ordre
Lorsqu’il avait pris les rênes de la RATP il y a seulement 7 mois, Jean Castex héritait d’une situation de crise, avec un réseau de bus et de métros en grande souffrance. Confrontée à un fort absentéisme et des conflits sociaux récurrents sur fond d’ouverture à la concurrence, l’entreprise publique ne parvenait plus à assurer un service satisfaisant, avec jusqu’à 25% des bus et 10% des métros qui ne circulaient pas.
La mission de Jean Castex était claire : remettre les transports parisiens en ordre de marche à temps pour les Jeux olympiques.
Un proche du dossier
Des améliorations significatives
Sept mois plus tard, force est de constater que des progrès importants ont été réalisés, même s’il reste encore du chemin à parcourir. Grâce à d’intenses campagnes de recrutement lancées en 2023 et 2024, la RATP a pu combler en grande partie ses problèmes d’effectifs. La régularité des bus est ainsi repassée au-dessus de 90%.
Côté métro, seule une ligne reste encore “en difficulté” contre cinq l’an dernier. Jean Castex est aussi parvenu à apaiser le climat social en négociant des primes pour les salariés mobilisés pendant les Jeux olympiques.
| Situation RATP | Fin 2022 | Mi-2024 |
|---|---|---|
| Régularité des bus | 75% | 90% |
| Lignes de métro en difficulté | 5 | 1 |
Des défis qui subsistent
Malgré ces avancées, tout n’est pas encore réglé. En 2023, pour la deuxième année consécutive, la RATP a affiché une perte nette de 109 millions d’euros. La perspective de l’ouverture à la concurrence, qui sera effective sur le réseau de bus entre 2025 et 2027, maintient une certaine tension.
- Equilibrer les comptes de la RATP
- Préparer l’entreprise à la concurrence
- Garantir un service optimal pour les JO 2024
Telles sont les principales missions qui attendent Jean Castex s’il est confirmé dans ses fonctions pour les cinq prochaines années. La proposition d’Emmanuel Macron apparaît comme un vote de confiance envers celui qui fut son Premier ministre. Mais elle devra encore être validée par le Parlement après l’audition de l’intéressé.
Quoi qu’il en soit, la pression sera forte sur les épaules de Jean Castex pour réussir le pari des Jeux olympiques et lancer la RATP sur de bons rails pour aborder l’ère de la concurrence. L’avenir des transports publics parisiens en dépend largement.
