La Palestine fait face à une crise économique sans précédent suite au conflit meurtrier qui déchire Gaza depuis octobre 2023. Selon un rapport alarmant publié par la Banque mondiale, l’économie palestinienne a été totalement dévastée par les attaques israéliennes, provoquant un effondrement spectaculaire des indicateurs économiques et plongeant la population dans une détresse extrême.
Un PIB en chute libre et une inflation galopante
Les chiffres sont édifiants. D’après les dernières données de la Banque mondiale, le PIB de la bande de Gaza s’est effondré de 86% à la fin du premier semestre 2024 par rapport à la même période un an plus tôt. L’impact global sur l’économie palestinienne est massif, avec une chute vertigineuse de 33,6% du PIB, aggravée par les tensions en Cisjordanie (-23,3% du PIB) liées aux opérations de l’armée israélienne et à la pression accrue des colons.
En parallèle, l’inflation atteint des sommets, avec une hausse ahurissante de 300% sur un an en octobre. Les prix des denrées alimentaires ont explosé de 440%, ceux de l’énergie de plus de 200%, en raison des ruptures d’approvisionnement et des difficultés à acheminer l’aide alimentaire aux populations. Un véritable cauchemar pour les Gazaouis, dont 1,9 million sur 2,1 ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises.
Une insécurité alimentaire extrême et des infrastructures anéanties
La situation humanitaire est catastrophique. Selon le rapport, 91% de la population de Gaza est confrontée à une grave insécurité alimentaire, dont 875 000 personnes en situation d’urgence et 345 000 au bord de la famine. Les Gazaouis manquent cruellement d’abris, près de 90% des logements ayant été détruits ou gravement endommagés.
Les infrastructures vitales sont également ravagées. Les réseaux de communication sont presque entièrement détruits malgré les efforts des opérateurs. Le secteur privé est anéanti, avec plus de 88% des entreprises détruites ou endommagées, tout comme 70% du réseau routier. Des pans entiers de l’économie, comme l’agriculture, la pêche, la construction, l’industrie ou les transports, ont tout simplement disparu.
Un système financier résilient mais des risques accrus
Malgré ce tableau apocalyptique, la Banque mondiale note un point positif : le système financier palestinien reste plutôt solide et suffisamment capitalisé, même s’il doit faire face à des risques considérables. Mais cela ne suffira pas à enrayer la spirale infernale dans laquelle l’économie palestinienne est entraînée.
L’appel à l’aide de la Banque mondiale
Face à cette tragédie, la Banque mondiale lance un appel urgent à la communauté internationale. Elle demande instamment de mettre fin au conflit pour permettre d’apporter une aide vitale aux populations palestiniennes. Elle plaide également pour une augmentation massive de l’assistance, notamment à l’Autorité palestinienne, afin de maintenir les services publics essentiels en Cisjordanie.
Mais au-delà de l’aide d’urgence, c’est un véritable plan Marshall dont la Palestine aura besoin pour se relever de ce cataclysme économique et reconstruire son tissu économique et social. Un défi colossal qui nécessitera une mobilisation sans précédent de la communauté internationale. Espérons que cet appel poignant de la Banque mondiale sera entendu avant qu’il ne soit trop tard pour les Palestiniens.