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L’Afrique centrale face à une situation économique préoccupante

Face à une dégradation inquiétante de la situation économique, les chefs d'État de la CEMAC se sont réunis en urgence. Des mesures fortes sont attendues pour redresser la barre et éviter le pire. Mais tous n'étaient pas présents...

Les voyants économiques sont au rouge en Afrique centrale. Réunis en session extraordinaire ce lundi à Yaoundé, les dirigeants de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) ont tiré la sonnette d’alarme. Au cœur des préoccupations : la baisse drastique des réserves de change de la zone.

Des avoirs extérieurs nets dangereusement bas

Ouvrant les débats, le président camerounais Paul Biya n’a pas mâché ses mots. « Nos avoirs extérieurs nets se sont considérablement amoindris. Cette situation est préoccupante et appelle à une action urgente de notre part pour inverser cette courbe », a-t-il martelé. Un constat alarmant qui fait craindre le pire si rien n’est fait rapidement.

En effet, selon une source proche du dossier, des « conséquences désastreuses » pourraient frapper les pays membres ainsi que toute la sous-région en cas d’inaction. Un spectre qui plane comme une épée de Damoclès au-dessus des économies déjà fragiles de la zone CEMAC.

L’urgence de mesures concrètes

Face à cette situation critique, l’heure est aux décisions fortes et immédiates. Le président Biya a ainsi pressé ses homologues de s’accorder sur des « mesures concrètes » pour redresser la barre. Une nécessité vitale pour préserver la stabilité économique et financière de la sous-région.

Dans ce contexte tendu, l’absence remarquée des présidents tchadien et congolais interpelle. Alors que l’union sacrée semblait de mise pour affronter cette tempête, certains ont préféré se faire représenter par des émissaires. Un signal qui en dit long sur les dissensions qui minent la CEMAC.

Des réformes menées mais insuffisantes

Pourtant, comme l’a souligné le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, la CEMAC a su faire preuve de résilience ces dernières années. Malgré les nombreux chocs subis, elle a maintenu le cap des réformes, avec plus de 60% des mesures convenues mises en œuvre. Un effort salué qui a permis de renouer avec la croissance en 2024.

Mais cela ne suffit visiblement pas. Pour M. Touadéra, qui préside actuellement la CEMAC, les États membres doivent redoubler de vigilance sur leurs équilibres budgétaires. Un appel pressant à la responsabilité pour juguler les dérapages et soutenir l’action de la Banque centrale dans sa lutte contre l’inflation.

Le spectre d’une dévaluation écarté, pour l’instant

Seul motif de satisfaction, aucun ajustement monétaire, autrement dit une dévaluation du franc CFA, n’est envisagé dans l’immédiat. Une crainte agitée par certains médias ces derniers jours, mais fermement démentie par la présidence camerounaise. Seul répit dans un ciel bien assombri.

Cette session extraordinaire de la CEMAC est donc un électrochoc pour la sous-région. Elle sonne comme un ultimatum lancé aux dirigeants pour prendre enfin le taureau de la crise économique par les cornes. Faute de quoi, c’est tout l’édifice de l’intégration économique de l’Afrique centrale qui pourrait vaciller sur ses bases. Un scénario catastrophe que personne ne souhaite voir se réaliser.

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