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Emprisonné pour un Tag : Le Graffeur Français en Appel à Bakou

Emprisonné pour un simple graffiti, un Français voit sa peine de 3 ans confirmée en Azerbaïdjan malgré les protestations de Paris. Un cas révélateur des vives tensions entre les deux pays. Découvrez les dessous de cette affaire qui choque...

L’affaire du graffeur français Théo Clerc, condamné à trois ans de prison en Azerbaïdjan pour avoir tagué un métro, continue de faire des vagues. Lundi, la justice azerbaïdjanaise a rejeté l’appel du trentenaire, confirmant ainsi sa lourde peine, a rapporté son avocat à l’AFP. Une décision qui intervient dans un contexte de relations particulièrement tendues entre Paris et Bakou.

Une punition jugée disproportionnée

Âgé de 38 ans, Théo Clerc avait été arrêté en juillet dernier à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, pour avoir réalisé un graffiti dans une station de métro. Condamné en première instance à une peine de trois ans de détention pour « vandalisme », il espérait voir sa sentence revue à la baisse en appel. Ses deux compagnons de voyage, un Néo-Zélandais et un Australien impliqués dans les mêmes faits, s’en étaient tirés avec une simple amende.

Pour les proches de Théo Clerc, le verdict est incompréhensible et profondément injuste. Charlie Clerc, le frère du graffeur, ne cache pas son amertume :

L’injustice est réelle

Paris dénonce une détention « arbitraire »

Du côté des autorités françaises, on ne décolère pas. Le ministère des Affaires étrangères a protesté à plusieurs reprises contre l’incarcération du ressortissant français, qualifiant sa détention d' »arbitraire » et jugeant sa condamnation « inéquitable« . Pour son avocate, Margot Fontaine, Théo Clerc est devenu un « otage diplomatique« , victime collatérale de la dégradation des relations entre la France et l’Azerbaïdjan.

Escalade des tensions sur fond de conflit au Haut-Karabakh

Les dissensions entre Paris et Bakou se sont intensifiées depuis la reprise par l’Azerbaïdjan du contrôle du Haut-Karabakh, une région séparatiste à majorité arménienne, en septembre dernier. L’opération militaire éclair a provoqué le déplacement de plus de 100 000 personnes et suscité l’inquiétude de la communauté internationale. La France est perçue par l’Azerbaïdjan comme trop favorable à l’Arménie dans ce conflit.

En retour, Bakou accuse Paris d’ingérence concernant les territoires français d’outre-mer, des allégations fermement rejetées par l’Hexagone. Le boycott apparent de la COP29 sur le climat par les dirigeants français en novembre dernier à Bakou est venu jeter de l’huile sur le feu, bien que Paris réfute avoir appelé à un tel boycott.

D’autres ressortissants français dans le viseur de Bakou

Le cas de Théo Clerc n’est pas isolé. Un autre citoyen français, Martin Ryan, est actuellement détenu en Azerbaïdjan sous des accusations d’espionnage que la France rejette « catégoriquement ». Un troisième compatriote est quant à lui interdit de quitter le territoire azerbaïdjanais depuis juillet, une mesure jugée « arbitraire » par le Quai d’Orsay qui demande sa levée immédiate.

Dans ce climat délétère, le sort de Théo Clerc apparaît plus que jamais lié à l’évolution du dialogue entre Paris et Bakou. Sa famille et ses soutiens espèrent une issue diplomatique rapide à ce qu’ils considèrent comme un déni de justice, afin que le trentenaire puisse retrouver au plus vite la liberté et ses proches. La balle semble désormais dans le camp des chancelleries.

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