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Marseille Sous Le Feu : La Guerre Des Gangs S’intensifie

Marseille vit au rythme des fusillades entre gangs rivaux. Malgré les promesses, l'insécurité s'aggrave. Les habitants sont otages de...

Marseille, la cité phocéenne, est une fois de plus sous les feux des projecteurs, mais pour de bien sombres raisons. Ce vendredi soir, la ville a été le théâtre d’une nouvelle série de fusillades particulièrement violentes, faisant plusieurs blessés graves. Des scènes d’une rare brutalité qui mettent en lumière les guerres de territoires que se livrent les narcotrafiquants.

La cité Benza, épicentre des violences

C’est dans la cité Benza, copropriété très dégradée de l’est de Marseille, que le premier épisode sanglant s’est déroulé. Un lieu tristement symbolique, puisque c’est ici-même qu’Emmanuel Macron était venu en juin 2023, promettant que l’État reprendrait le contrôle avant que la cité ne bascule. Des paroles qui résonnent douloureusement aujourd’hui.

Vers 18h, un mineur de 17 ans a été la cible de tirs nourris. D’après des sources proches de l’enquête, le tireur aurait ouvert le feu avec une arme automatique depuis un véhicule, visant délibérément le point de deal. L’adolescent a été atteint par quatre projectiles. Transporté à l’hôpital dans un état critique, son pronostic vital est engagé.

Une nuit d’horreur

Mais le cauchemar ne s’est pas arrêté là. Quatre heures plus tard, c’est un autre mineur de 17 ans qui était visé par balles près du point de deal de la cité des Bleuets, dans le 13e arrondissement. Lui aussi entre la vie et la mort. Puis vers 1 heure du matin, un jeune homme de 24 ans, connu pour des faits de trafic de stupéfiants, était blessé par balle dans le 3e arrondissement.

Des actes d’une violence inouïe qui seraient liés à une guerre de territoire entre deux clans cherchant à récupérer les points de deal les plus lucratifs de la ville. Selon des sources bien informées, le clan des « Blacks » aurait été visé une première fois par un gang rival cherchant à s’emparer de ses points de vente dans le 3e arrondissement. Un « match retour » aurait donc été lancé en guise de représailles.

Plus de l’instinct que du courage

– Un restaurateur agressé à Nantes

Des méthodes d’une rare violence

Mais au-delà de la guerre des gangs, ce sont les méthodes employées par les assaillants qui glacent le sang. Mitraillages à l’arme lourde, tirs en pleine rue visant délibérément des mineurs… Les narcotrafiquants semblent déterminés à semer la terreur pour asseoir leur domination, quitte à prendre pour cibles les plus jeunes.

Une situation qui n’est malheureusement pas nouvelle à Marseille, régulièrement secouée par des règlements de compte sur fond de trafic de drogue. Malgré les descentes de police à répétition et les promesses des autorités, la paix semble plus que jamais un vœu pieux dans certains quartiers livrés aux lois des caïds.

Les habitants, premières victimes

Et au milieu de cette folie meurtrière, ce sont les habitants qui trinquent. Otages de guerres qui les dépassent, ils vivent dans la peur permanente des balles perdues et des représailles. Beaucoup n’osent plus sortir de chez eux une fois la nuit tombée. D’autres songent à déménager, pour peu qu’ils en aient les moyens.

Il n’y a plus de limites, on est dans l’horreur absolue.

– Un habitant de Marseille

Face à cette situation, les pouvoirs publics semblent démunis. Malgré les renforts de police promis et le déploiement de la CRS 81, rien ne semble pouvoir endiguer cette spirale infernale. Certains pointent du doigt le manque de moyens, d’autres l’absence de volonté politique. Une chose est sûre : tant que le trafic de drogue continuera à générer des profits aussi colossaux, la paix n’est pas près de revenir dans les cités marseillaises.

Alors que faire? Renforcer encore la présence policière au risque de transformer certains quartiers en zones de non-droit ? Miser sur la prévention et l’éducation pour couper l’herbe sous le pied des trafiquants ? S’attaquer frontalement à la demande en dépénalisant certaines drogues ? Le débat fait rage, mais en attendant, ce sont les fusillades qui continuent à résonner dans la nuit marseillaise. Avec toujours plus de blessés et de vies brisées sur le bitume.

Une chose est sûre : on ne pourra pas continuer éternellement à détourner le regard. Car derrière les faits divers sordides et les guerres de chiffres se cachent de vraies souffrances et une jeunesse sacrifiée sur l’autel du tout-répressif. Il est plus que temps de trouver des solutions, avant que Marseille ne sombre définitivement dans les limbes.

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