C’est une histoire digne d’un épisode des Experts qui s’est déroulée dans le Michigan. Jenna, 25 ans, a voulu en savoir plus sur ses origines en réalisant un de ces célèbres tests ADN récréatifs. Mais au lieu de découvrir un lointain cousin, elle s’est retrouvée au cœur d’une enquête criminelle vieille d’un quart de siècle.
Il y a deux ans, la jeune femme commande un kit d’analyse ADN, un peu par curiosité. « L’un de mes amis en avait reçu un à Noël. Je trouvais que c’était une arnaque, mais j’ai quand même voulu essayer », raconte-t-elle sur TikTok. Quelques semaines plus tard, les résultats tombent, sans révéler de grande surprise. Jusqu’à ce coup de fil inattendu de la police, un an après…
Un homicide non résolu ressurgit
Au bout du fil, l’officier explique à une Jenna interloquée que son profil ADN correspond partiellement à celui relevé sur une scène de crime en 1997. L’affaire « Baby Garnet », du nom de ce nouveau-né retrouvé sans vie dans les toilettes d’un camping, n’avait jamais été élucidée. Faute de suspect, le dossier dormait dans les archives depuis 25 ans.
Après vérification, c’est bel et bien le matériel génétique de Jenna qui a permis de rouvrir l’enquête. Grâce à des recoupements, les enquêteurs remontent rapidement à une suspecte : Nancy, 60 ans, la grand-mère maternelle de la jeune femme !
La vérité éclate au grand jour
Placée en garde à vue, Nancy finit par craquer. Elle avoue avoir accouché seule dans la salle de bain d’un mobil-home, en juillet 1997. Le bébé serait resté coincé et aurait péri asphyxié, sans qu’elle ne puisse appeler à l’aide. Prise de panique, la jeune mère de 35 ans avait dissimulé le corps dans un sac poubelle, avant de quitter les lieux.
Un secret macabre qu’elle aura porté pendant 25 ans, avant que la science et le hasard ne viennent la rattraper. Nancy encourt désormais la prison à perpétuité pour homicide.
Je n’en reviens toujours pas… En voulant juste connaître mes ancêtres, j’ai envoyé ma grand-mère en prison. C’est complètement fou !
Jenna, dans une vidéo TikTok
Les tests ADN, révélateurs de secrets enfouis
Ce fait divers hors du commun illustre le pouvoir des tests génétiques grand public. Outre les traditionnelles révélations sur la généalogie ou les origines ethniques, ils débouchent parfois sur des découvertes plus sombres :
- Des cold cases resolus grâce aux bases de données génétiques des labos
- Des liens de parenté insoupçonnés avec des criminels
- Des secrets de famille explosifs (adoptions cachées, incestes, enfants illégitimes…)
Aux États-Unis, les autorités utilisent de plus en plus ces outils pour faire avancer des enquêtes non résolues. Il y a 5 ans, le Golden State Killer était démasqué via un de ses cousins. Un succès retentissant qui a ouvert la voie à cette nouvelle technique d’investigation.
Un dilemme éthique
Mais cette utilisation de données ADN personnelles par la police soulève des questions éthiques. Car les acheteurs de ces tests recherchent d’abord leurs racines, pas un casier judiciaire familial.
Les entreprises de généalogie génétique peinent à trouver un juste équilibre entre protection de la vie privée et coopération avec les forces de l’ordre. Certaines acceptent les requêtes, d’autres les rejettent pour protéger leurs clients. Une zone grise juridique dont Jenna a fait les frais.
Épilogue
Bouleversée mais lucide, la jeune femme assume son geste et espère que la vérité apaisera toutes les parties. «Je n’étais pas proche de ma grand-mère, confie-t-elle sur TikTok. Mais je compatis avec la douleur qui l’a poussée à faire ça, et aussi celle des parents de ce bébé qui attendent des réponses depuis si longtemps».
Une histoire presque trop incroyable pour être vraie… Et pourtant. C’est le genre de scénario qui pourrait inspirer un thriller ou une série télé. Mais pour Jenna et ses proches, c’est avant tout un drame bien réel, qu’un simple test ADN a fait éclater au grand jour. Démontrant, une fois de plus, que la vérité finit toujours par émerger. Même 25 ans après.