Le Vendée Globe, la mythique course à la voile autour du monde en solitaire, n’en finit plus de nous surprendre. Alors que la flotte affronte les mers déchaînées de l’océan Indien, un événement dramatique est venu redistribuer les cartes : le démâtage de la navigatrice britannique Pip Hare, contrainte à l’abandon après avoir vu son mât se briser net dans la nuit de dimanche à lundi.
Un rêve brisé pour Pip Hare
15e au classement avant l’incident, Pip Hare naviguait à environ 800 milles nautiques des côtes australiennes lorsque son mât a cédé sous la violence des éléments. D’après l’organisation de la course, la skippeuse n’a pas été blessée mais doit maintenant sécuriser son bateau endommagé, mettant ainsi un terme brutal à son Vendée Globe, elle qui avait terminé 19e de l’édition précédente en 2021.
C’est le cœur lourd que je dois renoncer. Mais la sécurité est la priorité absolue. Je suis fière du chemin parcouru et je reviendrai encore plus forte.
Pip Hare, peu après son démâtage
Charlie Dalin, un leader sous pression
À l’avant de la course, le suspense reste entier. Le Français Charlie Dalin, solidement installé en tête depuis plusieurs jours, voit son avance se réduire sur ses poursuivants. D’après les derniers pointages, Yoann Richomme sur Paprec Arkéa n’est plus qu’à 41 milles derrière le leader, contre 66 milles la veille. La troisième place est occupée par Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), qui a également grignoté son retard, désormais de 126 milles.
Ce trio de tête navigue actuellement dans le Pacifique, avec une marge confortable sur le quatrième, Thomas Ruyant (LinkedOut), pointé à plus de 800 milles. Mais à ce stade de la course, rien n’est encore joué et la météo ainsi que la gestion des avaries peuvent à tout moment rebattre les cartes.
Fortunes diverses pour le reste de la flotte
Si la bagarre fait rage en tête, les écarts se creusent pour le reste du peloton. Derrière le top 5, on trouve plusieurs skippers en délicatesse, à l’image de Sam Goodchild (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) qui connaît des soucis de pilote automatique, ou encore l’Allemand Boris Herrmann contraint à une escale technique.
Malgré ces aléas, l’émotion et les surprises restent au rendez-vous. Ainsi Giancarlo Pedote a eu la joie d’apprendre en mer le sexe de son futur enfant, tandis que Maxime Sorel a pu échanger quelques mots par VHF avec son concurrent Damien Seguin au cœur de l’océan Indien.
Cap sur le grand Sud
Après un mois de course, les navigateurs s’apprêtent maintenant à défier les quarantièmes rugissants et le redoutable Pacifique. Des conditions extrêmes qui mettront les marins et leurs machines à rude épreuve. Le froid, les dépressions, les montagnes d’eau seront autant d’obstacles sur la route du cap Horn, incontournable point de passage avant la remontée de l’Atlantique.
D’ici là, le classement risque encore d’évoluer au gré des options stratégiques et des avaries. Les écarts pourraient se resserrer, offrant de nouveaux rebondissements. Une chose est sûre : même amputé de Pip Hare, ce Vendée Globe 2024 nous réserve encore bien des surprises. La légende de cette aventure hors-norme continue de s’écrire.
