Le suspense est à son comble chez Atos. Le géant français des services numériques, lourdement endetté, est au cœur d’une bataille acharnée entre deux hommes d’affaires déterminés à prendre son contrôle. Après un week-end d’intenses tractations, David Layani et Daniel Kretinsky ont déposé leurs ultimes offres de reprise auprès du conseil d’administration. Un choix cornélien qui pourrait sceller l’avenir de ce fleuron technologique national.
Atos étranglé par une dette colossale
Avec une dette abyssale de 4,8 milliards d’euros, Atos se retrouve au bord du gouffre financier. Une situation critique qui a attiré l’attention de deux acteurs majeurs du monde des affaires : David Layani, entrepreneur en consortium avec Walter Butler, et Daniel Kretinsky, milliardaire tchèque surnommé “le sphinx de Prague”. Leur objectif : sauver Atos de la faillite en proposant un plan de reprise solide.
Le duel des offres de reprise
Dans cette course contre la montre, chaque détail compte. Les deux camps ont revu leurs offres initiales pour convaincre un maximum de créanciers :
- David Layani propose désormais un effacement de dette de 2,9 milliards d’euros, contre 3,2 milliards initialement.
- Daniel Kretinsky a également revu sa copie, avec une réduction de dette ramenée à 3,4 milliards d’euros.
Chaque proposition a ses forces et ses faiblesses. Le conseil d’administration d’Atos se donne jusqu’au mercredi 5 juin pour étudier les offres en détail et désigner le repreneur. Un choix crucial qui engagera l’avenir du groupe pour les années à venir.
Les enjeux d’un choix stratégique
Au-delà de l’aspect financier, la reprise d’Atos revêt une dimension stratégique majeure. Le groupe est en effet un acteur clé dans des domaines sensibles comme la défense ou le contrôle des centrales nucléaires. Le profil du repreneur sera donc scruté de près par l’État français.
L’État doit privilégier et soutenir l’offre du Français David Layani. C’est stratégique.
– Un observateur avisé
Certains redoutent de voir Atos passer sous pavillon étranger avec Daniel Kretinsky. D’autres soulignent l’importance de choisir un repreneur ayant les reins solides financièrement. Autant de paramètres qui pèseront dans la décision finale du conseil d’administration.
Quel avenir pour Atos ?
Quelle que soit l’issue de ce bras de fer, une chose est sûre : Atos va devoir se réinventer pour renouer avec les profits. Cela passera par un vaste plan de restructuration et des choix stratégiques forts. Le repreneur aura la lourde tâche de redresser ce navire en perdition, tout en préservant un maximum d’emplois.
Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir d’Atos. Entre David Layani et Daniel Kretinsky, le match est loin d’être plié. Les petits porteurs et les salariés retiennent leur souffle, en espérant que le conseil d’administration saura faire le choix le plus judicieux pour assurer la pérennité de ce fleuron technologique à la française.