C’est une nouvelle qui va réjouir les habitués du trafic transalpin : le tunnel du Mont-Blanc, fermé depuis le 2 septembre pour des travaux d’envergure, s’apprête à rouvrir ses portes ce lundi à 22h. Cet axe routier crucial, qui relie la France et l’Italie à travers le massif du Mont-Blanc, aura connu 15 semaines de fermeture pour permettre la réalisation de chantiers de génie civil de grande ampleur.
105 jours de travaux intenses pour sécuriser l’ouvrage
Pendant ces 3 mois et demi de fermeture, les équipes se sont relayées 24h/24 pour mener à bien deux chantiers-tests de réhabilitation de la voûte du tunnel. Au total, ce sont plus de 150 personnes qui ont été mobilisées, totalisant plus de 150 000 heures de travail. Un investissement conséquent de 24 millions d’euros pour les sociétés concessionnaires française (ATMB) et italienne (SITMB), mais nécessaire pour déterminer la meilleure méthode de rénovation à déployer dans les années à venir sur cet ouvrage vieillissant.
L’objectif de ces travaux est d’étudier les meilleures techniques pour renforcer durablement la structure du tunnel, qui a déjà plus de 60 ans. C’est un investissement crucial pour la sécurité des usagers et la pérennité de cet axe transalpin majeur.
Thierry Repentin, Président de la société française ATMB
Un chantier titanesque au cœur du Mont-Blanc
Percer la montagne pour y insérer un tunnel routier : l’idée peut paraître folle, mais c’est pourtant ce qui a été réalisé il y a plus de 60 ans sous le point culminant de l’Europe occidentale. Long de 11,6 km, le tunnel du Mont-Blanc est un ouvrage d’art exceptionnel qui nécessite une surveillance et un entretien constants. Les travaux menés pendant cette fermeture automnale avaient ainsi pour but de tester de nouvelles méthodes de rénovation de la voûte, fragilisée par le passage quotidien de milliers de véhicules.
Au programme de ces 15 semaines de chantier :
- La réfection complète de tronçons de voûte sur deux zones-tests
- Le renforcement de la structure par projection de béton fibré
- La mise en place d’un nouveau revêtement et d’une protection anti-incendie
- La modernisation des équipements de sécurité et de surveillance
Des travaux conséquents et inédits, menés par des ouvriers spécialisés dans des conditions extrêmes, parfois à plus de 1000 mètres sous la montagne. Une prouesse technique qui vise à prolonger la durée de vie du tunnel, et garantir des conditions optimales de sécurité pour les usagers.
Une réouverture sous haute surveillance
Si les travaux se sont déroulés comme prévu, la réouverture du tunnel ce lundi soir ne se fera pas sans d’ultimes vérifications. Avant de rétablir la circulation, un exercice de sécurité grandeur nature va être organisé par les autorités franco-italiennes. Plus de 100 personnes seront mobilisées pour ce test, visant à vérifier le bon fonctionnement de tous les équipements et la réactivité des équipes de secours. Ce n’est qu’une fois cet ultime examen passé que le feu vert sera donné pour rouvrir le tunnel aux usagers.
Pendant la durée des travaux, les habitués de cet axe transalpin ont dû emprunter des itinéraires de substitution, allongeant parfois considérablement leurs temps de trajet entre la France et l’Italie. Certains acteurs économiques, notamment en Vallée d’Aoste, se sont inquiétés de l’impact de cette fermeture prolongée sur l’activité de la région. La réouverture est donc très attendue de tous, même si l’hiver et les sports d’hiver devraient progressivement prendre le relais.
Les chiffres clés du tunnel du Mont-Blanc
- 11,6 km de long, ce qui en fait l’un des plus longs tunnels routiers du monde
- Jusqu’à 1395 m sous la surface du massif du Mont-Blanc
- Environ 1,7 million de véhicules par an
- 74% de véhicules légers, 26% de poids lourds
- Construit entre 1957 et 1962, mis en service en 1965
- Des contrôles de sécurité renforcés depuis l’incendie meurtrier de 1999
Cet axe routier stratégique devrait donc retrouver son activité habituelle dès ce lundi soir, pour le plus grand soulagement des usagers réguliers et des acteurs économiques locaux. Avec ses 15 semaines de fermeture, ce grand chantier d’entretien restera comme l’un des plus longs et des plus ambitieux depuis la mise en service du tunnel il y a près de 60 ans. Un investissement conséquent, mais indispensable pour garantir la pérennité et la sécurité de cet ouvrage d’art unique au monde, véritable trait d’union entre deux pays, au cœur du majestueux massif alpin.
