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La Chute des Partis Baas en Irak et en Syrie: La Fin d’une Ère

La chute finale de Bachar al-Assad sonne le glas des partis Baas en Syrie et en Irak. Ces mouvements nationalistes arabes ont mené leurs pays à la ruine. Découvrez les coulisses de leur faillite...

Au Moyen-Orient, une page se tourne. Avec la chute de Bachar al-Assad en Syrie, les partis Baas qui dominaient la région depuis des décennies disparaissent définitivement de la carte politique. 20 ans après l’interdiction de son jumeau mais ennemi en Irak, le Baas syrien voit ses activités s’arrêter brutalement. C’est la fin d’une ère pour ces mouvements devenus synonymes de dictatures impitoyables.

Le crépuscule des partis Baas

« Le Baas en Syrie après la chute de Bachar al-Assad est voué à un déclin total » prédit l’expert Nikolaos Van Dam. Pour lui, les Baas syriens et irakiens n’ont aucune chance de revenir un jour au pouvoir. Fondé officiellement à Damas le 7 avril 1947, le Parti socialiste de la résurrection arabe (Baas) souhaitait à l’origine combiner socialisme et nationalisme arabe dans un État laïc rassemblant toutes les composantes divisées d’une nation arabe.

Mais c’est dans des pays fractionnés en communautés que les minorités vont exercer leur pouvoir via le Baas :

  • Les sunnites face aux chiites majoritaires en Irak.
  • Les alaouites face aux sunnites prépondérants en Syrie.

Des partis qui n’ont jamais appliqué leurs principes

Selon l’historien Sami Moubayed, les Baas irakien et syrien n’ont en réalité jamais mis en pratique leur devise « unité, liberté et socialisme ». Il explique :

Il n’y a jamais eu d’unité, encore moins de liberté et leur socialisme s’est réduit à des nationalisations catastrophiques.

– Sami Moubayed, historien

Au fil des années, ces partis sont devenus de simples courroies de transmission pour les dictateurs Saddam Hussein à Bagdad, Hafez al-Assad puis son fils Bachar à Damas. Le nationalisme d’État a progressivement pris le pas sur le rêve d’une nation arabe unie.

La prise de pouvoir par les militaires

En Syrie, une junte militaire formée d’officiers issus de minorités prend le contrôle du Baas en 1963, marginalisant les fondateurs du parti. Mais en 1970, c’est finalement le courant nationaliste mené par Hafez al-Assad qui l’emporte avant d’instaurer une dictature implacable, perpétuée ensuite par son fils Bachar.

En Irak, le parti Baas accède définitivement au pouvoir via un coup d’État militaire en 1968. Le général Ahmed Hassan al-Bakr cèdera ensuite sa place en 1979 à Saddam Hussein, qui règnera jusqu’à son renversement par une coalition internationale en 2003.

Bilan : des échecs sur toute la ligne

Le constat est sans appel pour Sami Moubayed. Selon lui, les partis Baas syriens et irakiens n’ont mené leur pays qu’à des désastres :

  • Défaites militaires contre Israël en 1967 et 1973 pour la Syrie.
  • Guerre ruineuse contre l’Iran (1980-1988) et invasion ratée du Koweït (1990) pour l’Irak.
  • Incapacité à empêcher l’invasion américaine de l’Irak en 2003.

Si les deux branches étaient ennemies sur le plan géopolitique, elles avaient en commun de féroces méthodes de répression contre leurs opposants. Leurs appareils étaient entièrement soumis au bon vouloir de leurs présidents tyranniques.

Quel avenir pour le nationalisme arabe ?

La faillite des partis Baas en Irak et en Syrie marque-t-elle la fin définitive du nationalisme arabe ? L’historien Sami Moubayed en est convaincu :

Il y aura peut-être un jour un renouveau du nationalisme arabe mais ce qui est sûr c’est que cela ne sera pas le Baas.

– Sami Moubayed, historien

C’est donc une page qui se tourne au Moyen-Orient avec la disparition des partis ayant dominé la scène politique régionale pendant plus d’un demi-siècle. La chute de Bachar el-Assad et du Baas en Syrie sonne le glas d’une époque révolue. Si le nationalisme arabe renaîtra peut-être un jour sous une nouvelle forme, les partis Baas syriens et irakiens appartiennent désormais au passé.

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