Les relations diplomatiques entre Israël et l’Irlande traversent une zone de turbulences. Récemment, le gouvernement israélien a pris la décision fracassante d’ordonner la fermeture de son ambassade à Dublin, estimant que l’Irlande a « franchi toutes les lignes rouges » avec des initiatives qualifiées d’« anti-israéliennes ». Une annonce choc qui soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir du dialogue entre les deux pays.
L’Irlande dans le viseur d’Israël
D’après le ministère israélien des Affaires étrangères, l’Irlande se serait rendue coupable d’« actions et rhétorique antisémites » visant à « délégitimer et diaboliser » l’État hébreu. Un communiqué au vitriol qui accuse Dublin de pratiquer « la politique du deux poids deux mesures » à l’égard d’Israël.
Une source proche du dossier révèle que plusieurs initiatives irlandaises ont mis le feu aux poudres. Parmi elles, la reconnaissance par Dublin d’un État de Palestine, ainsi que le soutien apporté à une procédure lancée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice. Cette dernière accuse ni plus ni moins Israël de « génocide » dans la bande de Gaza, théâtre d’un conflit meurtrier avec le Hamas depuis octobre 2023.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? La décision irlandaise, aux côtés de la Norvège et de l’Espagne, de reconnaître officiellement un État palestinien au printemps dernier. Une initiative perçue comme une véritable provocation par les autorités israéliennes.
Des relations au plus bas
Face à ce qu’il considère comme des « actions anti-israéliennes extrêmes », le gouvernement de Benjamin Netanyahu a donc décidé de rappeler ses diplomates en poste à Dublin. Une mesure radicale qui illustre la dégradation spectaculaire des relations entre les deux pays ces derniers mois.
Côté irlandais, le Premier ministre Simon Harris a réagi en déplorant une décision « profondément regrettable ». Sur son compte X (ex-Twitter), il a fermement rejeté les accusations d’hostilité anti-israélienne, tout en rappelant que son pays serait prêt à placer Benjamin Netanyahu en détention s’il venait à fouler le sol irlandais. En cause : le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre du dirigeant israélien pour « crimes contre l’humanité » durant le conflit à Gaza.
Quel avenir pour le dialogue israélo-irlandais ?
Avec la fermeture de l’ambassade israélienne à Dublin, c’est un canal diplomatique majeur qui se trouve brutalement coupé. Si les échanges commerciaux et culturels devraient se poursuivre malgré tout, la normalisation des relations politiques apparaît plus incertaine que jamais.
Beaucoup dépendra de l’évolution de la situation à Gaza et de la position des autres pays européens. Une chose est sûre : la dégradation spectaculaire des liens entre Israël et l’Irlande constitue un nouveau défi pour la diplomatie internationale, déjà mise à rude épreuve par les multiples foyers de tension au Proche-Orient.
Alors que les initiatives de paix semblent plus que jamais nécessaires, la fermeture de l’ambassade israélienne à Dublin sonne comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà bien assombri. Reste à savoir si le dialogue pourra être renoué, et à quelles conditions. L’avenir des relations israélo-irlandaises est désormais suspendu à un fragile fil diplomatique.
