Au Togo, l’un des principaux partis d’opposition, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), a annoncé ce samedi son intention de boycotter les prochaines élections sénatoriales prévues le 2 février. Une décision motivée par le rejet de ce scrutin jugé frauduleux et dénué de transparence, qui s’inscrit dans un contexte politique tendu autour de la nouvelle Constitution togolaise.
Un processus électoral entaché d’irrégularités selon l’opposition
Pour l’ANC, les élections sénatoriales annoncées ne seront qu’une « nouvelle mascarade », au vu des derniers scrutins législatifs et régionaux qui ont été selon elle « entachés de fraudes massives et d’irrégularités graves ». Dans un communiqué, elle a fait part de son « rejet ferme et délibéré » de ces sénatoriales.
Un autre regroupement de l’opposition, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), avait déjà annoncé jeudi qu’elle boycotterait également ce scrutin, le considérant comme la « continuité d’un processus de coup d’Etat constitutionnel en cours ».
Une nouvelle Constitution controversée
Cette élection sénatoriale fait en effet partie des dernières étapes de mise en place de la nouvelle Constitution togolaise, adoptée en avril dernier par les députés mais très critiquée par l’opposition et la société civile. Elles y voient un moyen pour le président Faure Gnassingbé de renforcer et pérenniser son emprise sur le pays.
Ce nouveau texte fondamental abolit l’élection du président au suffrage universel direct, instaure un régime parlementaire où le pouvoir est détenu par un « président du Conseil » issu du parti majoritaire à l’Assemblée. Un rôle taillé sur mesure pour Faure Gnassingbé selon ses détracteurs, son parti UNIR ayant raflé 108 des 113 sièges lors des législatives d’avril 2024.
Le boycott, arme de l’opposition face à un pouvoir contesté
Le boycott annoncé des élections sénatoriales par l’ANC et d’autres partis d’opposition s’inscrit donc dans leur rejet global de la réforme constitutionnelle et de la mainmise du régime en place sur les institutions. Un moyen pour eux de contester la légitimité du processus et de ne pas cautionner un scrutin à l’issue jouée d’avance selon eux.
Cette stratégie du boycott avait déjà été utilisée par une partie de l’opposition lors des dernières législatives, dénonçant déjà un verrouillage du système électoral. Mais cela avait permis au parti au pouvoir de rafler la quasi-totalité des sièges, affaiblissant encore plus une opposition divisée.
L’enjeu du contrôle du Sénat pour le pouvoir en place
Institué par une précédente révision constitutionnelle en 2002, le Sénat togolais n’avait jamais été mis en place jusqu’à présent. Selon la nouvelle Constitution, il sera composé de 61 membres :
- 41 élus par les collectivités territoriales
- 20 nommés par le président du Conseil
Pour le pouvoir, disposer d’une majorité au Sénat permet d’avoir un contrôle sur le processus législatif et constitue un verrou supplémentaire. Une perspective rejetée par l’opposition qui conteste le caractère démocratique de cette chambre haute et la répartition des sièges.
Vers une nouvelle épreuve de force politique
En boycottant les élections sénatoriales, l’ANC et les autres partis d’opposition entendent maintenir la pression sur le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père qui a dirigé le pays pendant 38 ans. Ils s’opposent à ce qu’ils considèrent comme une succession dynastique et un accaparement du pouvoir.
Ce bras de fer politique promet donc de se durcir dans les prochaines semaines au Togo autour de la mise en place des nouvelles institutions. Le boycott de l’opposition risque de renforcer les tensions et les contestations, alors que le pouvoir compte sur ces élections pour asseoir sa légitimité et son contrôle.
Au delà de ces sénatoriales, c’est toute la question de la transition politique et démocratique togolaise qui se retrouve une nouvelle fois posée. Entre un président qui s’accroche au pouvoir par tous les moyens constitutionnels et une opposition qui cherche à faire entendre sa voix et à changer les règles du jeu, le chemin vers l’apaisement et le consensus semble encore long et semé d’embûches.
Ce boycott illustre une nouvelle fois la profonde fracture politique que traverse le Togo et la difficulté à mettre en place un système démocratique inclusif et accepté par tous. Un défi qui dépasse les seules élections sénatoriales et qui engagera l’avenir du pays pour de nombreuses années.
Ce nouveau texte fondamental abolit l’élection du président au suffrage universel direct, instaure un régime parlementaire où le pouvoir est détenu par un « président du Conseil » issu du parti majoritaire à l’Assemblée. Un rôle taillé sur mesure pour Faure Gnassingbé selon ses détracteurs, son parti UNIR ayant raflé 108 des 113 sièges lors des législatives d’avril 2024.
Le boycott, arme de l’opposition face à un pouvoir contesté
Le boycott annoncé des élections sénatoriales par l’ANC et d’autres partis d’opposition s’inscrit donc dans leur rejet global de la réforme constitutionnelle et de la mainmise du régime en place sur les institutions. Un moyen pour eux de contester la légitimité du processus et de ne pas cautionner un scrutin à l’issue jouée d’avance selon eux.
Cette stratégie du boycott avait déjà été utilisée par une partie de l’opposition lors des dernières législatives, dénonçant déjà un verrouillage du système électoral. Mais cela avait permis au parti au pouvoir de rafler la quasi-totalité des sièges, affaiblissant encore plus une opposition divisée.
L’enjeu du contrôle du Sénat pour le pouvoir en place
Institué par une précédente révision constitutionnelle en 2002, le Sénat togolais n’avait jamais été mis en place jusqu’à présent. Selon la nouvelle Constitution, il sera composé de 61 membres :
- 41 élus par les collectivités territoriales
- 20 nommés par le président du Conseil
Pour le pouvoir, disposer d’une majorité au Sénat permet d’avoir un contrôle sur le processus législatif et constitue un verrou supplémentaire. Une perspective rejetée par l’opposition qui conteste le caractère démocratique de cette chambre haute et la répartition des sièges.
Vers une nouvelle épreuve de force politique
En boycottant les élections sénatoriales, l’ANC et les autres partis d’opposition entendent maintenir la pression sur le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père qui a dirigé le pays pendant 38 ans. Ils s’opposent à ce qu’ils considèrent comme une succession dynastique et un accaparement du pouvoir.
Ce bras de fer politique promet donc de se durcir dans les prochaines semaines au Togo autour de la mise en place des nouvelles institutions. Le boycott de l’opposition risque de renforcer les tensions et les contestations, alors que le pouvoir compte sur ces élections pour asseoir sa légitimité et son contrôle.
Au delà de ces sénatoriales, c’est toute la question de la transition politique et démocratique togolaise qui se retrouve une nouvelle fois posée. Entre un président qui s’accroche au pouvoir par tous les moyens constitutionnels et une opposition qui cherche à faire entendre sa voix et à changer les règles du jeu, le chemin vers l’apaisement et le consensus semble encore long et semé d’embûches.
Ce boycott illustre une nouvelle fois la profonde fracture politique que traverse le Togo et la difficulté à mettre en place un système démocratique inclusif et accepté par tous. Un défi qui dépasse les seules élections sénatoriales et qui engagera l’avenir du pays pour de nombreuses années.