ActualitésInternational

L’Estonie Sanctionne 14 Responsables Géorgiens Suite Aux Violences

L'Estonie sanctionne 14 hauts responsables géorgiens suite aux violences contre les manifestants. Le Premier ministre géorgien figure parmi les personnes visées dans un contexte de crise politique majeure en Géorgie, avec une élection présidentielle controversée et des manifestations réprimées par les autorités...

Au cœur d’une crise politique grandissante en Géorgie, l’Estonie a décidé de sanctionner pas moins de 14 hauts responsables géorgiens, parmi lesquels figure le Premier ministre Irakli Kobakhidze. Cette décision fait suite aux violences perpétrées par les autorités géorgiennes à l’encontre des manifestants, des journalistes et des leaders de l’opposition, des actes jugés « criminels » et contraires aux droits de l’Homme par la diplomatie estonienne.

Ce nouvel épisode de tensions survient alors que la Géorgie traverse une période de turbulences politiques. La désignation, samedi, par un collège électoral dominé par le parti au pouvoir, d’un loyaliste d’extrême droite, Mikheïl Kavelachvili, au poste de président de la République, a attisé la colère de l’opposition. Cette dernière a boycotté ce scrutin qu’elle juge illégitime, tout comme la présidente sortante pro-occidentale Salomé Zourabichvili, qui a refusé de rendre son mandat.

Une crise politique qui s’enlise

La Géorgie est en proie à des troubles depuis plusieurs mois, suite aux législatives d’octobre dernier dont les résultats sont contestés par l’opposition qui crie à la fraude. La décision du gouvernement, fin novembre, de suspendre jusqu’en 2028 toute négociation d’adhésion à l’Union Européenne a mis le feu aux poudres. Chaque soir, des milliers de manifestants descendent dans les rues de Tbilissi, la capitale, pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une dérive autoritaire du pouvoir en place et un rapprochement avec Moscou.

L’Estonie hausse le ton

Face à cette situation explosive, l’Estonie a décidé de passer à l’action en sanctionnant des responsables géorgiens de premier plan. Outre le Premier ministre Irakli Kobakhidze, 13 autres personnalités, dont l’identité n’a pas été révélée, sont visées par ces mesures dont la nature n’a pas été précisée. Il s’agit d’un signal fort envoyé par Tallinn, qui dénonce « la violence criminelle perpétrée par les autorités géorgiennes contre les manifestants, les journalistes et les dirigeants de l’opposition ».

« La violence perpétrée par les autorités géorgiennes contre les manifestants, les journalistes et les dirigeants de l’opposition est criminelle et contraire aux droits de l’Homme »

– Margus Tsahkna, Ministre estonien des Affaires étrangères

Un appel à l’UE pour réagir

L’Estonie n’est pas le seul pays balte à avoir pris des sanctions. La Lettonie et la Lituanie avaient déjà interdit d’entrée sur leur territoire plusieurs responsables géorgiens, dont le ministre de l’Intérieur Vakhtang Gomelauri, ainsi que l’oligarque Bidzina Ivanichvili, considéré comme l’homme fort du régime. Mais pour Margus Tsahkna, le chef de la diplomatie estonienne, cela ne suffit pas. Il a appelé tous les pays de l’UE à « réagir et prendre des mesures » face à la dérive autoritaire en cours en Géorgie.

Quel avenir pour la Géorgie ?

La situation en Géorgie semble dans l’impasse. Malgré la pression de la rue et les condamnations internationales, le pouvoir en place ne montre aucun signe de concession. Au contraire, la répression se durcit et le virage pro-russe s’accentue, comme en témoigne la suspension des négociations avec l’UE. Certains observateurs craignent un scénario à la biélorusse, avec l’instauration d’un régime de plus en plus autoritaire soutenu par Moscou.

Face à ces perspectives inquiétantes, la communauté internationale semble bien décidée à ne pas laisser la Géorgie dériver vers l’orbite russe. Les sanctions estoniennes pourraient n’être qu’un premier pas, en attendant une réaction plus ferme de l’UE. Mais pour l’heure, le dialogue semble rompu entre Tbilissi et les capitales occidentales, laissant planer de sérieux doutes sur l’avenir européen de ce pays du Caucase.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.