La Corée du Sud traverse une période de turbulences politiques sans précédent. Ce samedi 14 décembre, le Parlement a adopté une motion de destitution à l’encontre du président Yoon Suk Yeol, 63 ans, suite à sa tentative avortée d’imposer la loi martiale dans le pays le 3 décembre dernier. Une décision historique qui fait de lui le deuxième président sud-coréen à subir une telle sanction.
Retour sur une crise politique sans précédent
Tout a commencé dans la nuit du 3 au 4 décembre lorsque le président conservateur a décrété de manière unilatérale l’instauration de la loi martiale, une première depuis plus de 40 ans en Corée du Sud. Dans la foulée, il a envoyé les forces spéciales de l’armée au Parlement pour empêcher les députés de se réunir, suscitant l’indignation de la classe politique et de la population.
Malgré le déploiement militaire, 190 députés ont réussi à pénétrer dans l’Assemblée nationale, parfois en escaladant les grilles, pour voter à l’unanimité une motion exigeant la levée immédiate de la loi martiale. Face à cette fronde parlementaire, Yoon Suk Yeol a été contraint de faire machine arrière quelques heures plus tard seulement.
Une destitution massive
Cet épisode rocambolesque n’est pas resté sans conséquence pour le chef de l’État. Le 14 décembre, les députés ont voté massivement en faveur de sa destitution : 204 pour, 85 contre, 3 abstentions et 8 votes nuls. Il fallait au moins 200 voix sur 300 pour que la motion soit adoptée.
L’Histoire se souviendra de votre choix.
Lee Jae-myung, chef de l’opposition
En amont du scrutin, des milliers de Sud-Coréens s’étaient rassemblés dans les rues de Séoul pour réclamer le départ du président impopulaire. À l’inverse, ses partisans, moins nombreux, s’étaient aussi mobilisés pour le soutenir et appeler à l’arrestation des leaders de l’opposition.
Une suite incertaine
Suite au vote du Parlement, Yoon Suk Yeol est automatiquement suspendu de ses fonctions en attendant que la Cour constitutionnelle se prononce sur sa destitution dans un délai de 180 jours. Si la décision est validée, il deviendra le deuxième président destitué de l’histoire de la Corée du Sud après Park Geun-hye en 2017.
En attendant, l’intérim est assuré par le Premier ministre Han Duck-soo. De son côté, Yoon Suk Yeol, qui clame son innocence, est visé par une enquête pour « rébellion » et a interdiction de quitter le territoire. Plusieurs de ses proches collaborateurs ont déjà été arrêtés.
Cette crise politique majeure intervient alors que la Corée du Sud fait face à de nombreux défis, notamment la menace croissante de la Corée du Nord qui multiplie les tirs de missiles et le ralentissement économique. L’issue de la procédure et le nom du prochain président sud-coréen restent pour le moment inconnus, plongeant le pays dans une période d’incertitude.
En attendant, l’intérim est assuré par le Premier ministre Han Duck-soo. De son côté, Yoon Suk Yeol, qui clame son innocence, est visé par une enquête pour « rébellion » et a interdiction de quitter le territoire. Plusieurs de ses proches collaborateurs ont déjà été arrêtés.
Cette crise politique majeure intervient alors que la Corée du Sud fait face à de nombreux défis, notamment la menace croissante de la Corée du Nord qui multiplie les tirs de missiles et le ralentissement économique. L’issue de la procédure et le nom du prochain président sud-coréen restent pour le moment inconnus, plongeant le pays dans une période d’incertitude.