Qui aurait cru, il y a 20 ans, que la marque roumaine Dacia deviendrait un des piliers de rentabilité du groupe Renault ? C’est pourtant bien le parcours étonnant qu’a suivi cette ancienne marque low cost, lancée en grande pompe en 2004 avec la Logan, une berline ultra-économique vendue entre 7500 et 8990€. Une véritable révolution à l’époque.
La success story à l’européenne de Dacia
Depuis, Dacia a bien grandi. La marque affiche désormais des performances financières plus qu’enviables, avec une marge opérationnelle de 10% en 2022. Un niveau que Luca de Meo, le directeur général de Renault, espère voir grimper à 15% d’ici 2030. Des chiffres à faire pâlir certains constructeurs premium comme BMW (8,5% de marge en 2022).
Et la dynamique ne semble pas prête de s’essouffler. Au premier trimestre 2023, les ventes de Dacia ont encore bondi de 34%. Une vraie prouesse alors que le marché automobile est en berne depuis 3 ans. Pendant que les autres marques voient leurs volumes s’effondrer, Dacia continue de grappiller des parts de marché.
La recette du succès façon Dacia
Comment expliquer une telle réussite ? « La trajectoire de Dacia a complètement dévié par rapport à ce que Renault avait imaginé en 1999 », analyse un expert du secteur. À l’origine, la marque low cost devait surtout servir de fer de lance pour conquérir les marchés émergents. Mais c’est finalement en Europe que Dacia a percé, surfant sur l’appétit des consommateurs pour des voitures simples, fiables et peu coûteuses.
Dacia a su comprendre une tendance de fond : la démocratisation de l’automobile.
Denis Le Vot, directeur de la marque
En misant sur des modèles rustiques mais efficaces comme la Logan, le Duster ou le Jogger, Dacia a séduit une clientèle lassée par la course au premium et la surenchère technologique. Dernière trouvaille en date, le « tout en un » Jogger, un break 7 places vendu à partir de 15 990€.
Une rentabilité au top niveau
Revers de la médaille, les marges de Dacia sont parmi les plus élevées du secteur, approchant les 10% quand la plupart des marques généralistes plafonnent à 5%. Le secret ? Une conception ultra-rationnelle des véhicules et des coûts de production réduits au maximum, avec une fabrication concentrée en Roumanie et au Maroc.
Un modèle qui semble avoir de beaux jours devant lui au vu des ambitions de Luca de Meo pour Dacia. La marque low cost roumaine pourrait bien devenir le moteur de croissance des prochaines années pour un groupe Renault en pleine transformation.