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Projet D’avion de Combat Supersonique : Le Japon, Italie et UK s’Allient

Un nouveau géant des airs se profile à l'horizon 2035. Le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon unissent leurs forces industrielles pour développer un avion de combat supersonique ultra-moderne, dans une course effrénée à l'armement aérien du futur. Mais ce projet ambitieux n'est pas sans concurrence...

Les cartes sont rebattues dans l’industrie aéronautique militaire mondiale. Un nouveau projet d’envergure vient d’être officialisé, réunissant trois puissances majeures : le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon. L’objectif ? Développer conjointement un avion de combat supersonique de nouvelle génération, dont la mise en service est prévue dès 2035.

Ce partenariat stratégique, baptisé Global Combat Air Programme (GCAP), a été scellé vendredi dernier avec la création d’une coentreprise dédiée. Celle-ci sera détenue à parts égales par le britannique BAE Systems, l’italien Leonardo et le consortium japonais JAIEC, qui regroupe notamment Mitsubishi Heavy Industries.

Cet accord marque une avancée décisive dans ce programme lancé en 2022, avec l’ambition de concevoir un appareil supersonique à double dérive en forme de V, destiné à remplacer les F-2 japonais ainsi que les Eurofighter italiens et britanniques. Sa durée de vie opérationnelle devrait s’étendre au-delà de 2070, selon le communiqué des industriels.

Une concurrence féroce avec l’Europe

Si le calendrier est respecté, cet avion de combat du futur entrerait en service avec au moins cinq ans d’avance sur son principal concurrent : le SCAF (Système de Combat Aérien Futur), un projet similaire porté par la France, l’Allemagne et l’Espagne. Une véritable course à l’armement aérien ultra-moderne est donc engagée entre ces deux groupes de pays.

Des investissements colossaux

Pour concrétiser leurs ambitions, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon devront investir des milliards d’euros dans ce programme. Si les montants précis n’ont pas été révélés, une source proche du dossier indique que l’Italie a d’ores et déjà alloué 8,8 milliards d’euros au GCAP.

Au-delà de l’avion lui-même, le projet prévoit le développement de drones accompagnateurs ainsi qu’une intégration poussée avec l’ensemble des moyens militaires déployés lors d’une opération. Un véritable système de combat aérien complet et interconnecté.

Un projet vital pour l’industrie de défense

Lors d’une visite au salon aéronautique de Farnborough en juillet dernier, le Premier ministre britannique Keir Starmer a souligné « l’importance cruciale » de ce programme pour son pays et son industrie aéronautique. Un avis partagé par ses homologues italien et japonais, qui voient dans le GCAP un moyen de préserver et renforcer leurs compétences technologiques et industrielles dans le domaine de la défense.

Des doutes sur la pertinence de deux projets concurrents

Certaines voix s’élèvent cependant pour questionner la logique de maintenir deux programmes similaires et concurrents, au regard des investissements colossaux nécessaires. Mike Schoellhorn, directeur général d’Airbus Defence and Space, a ainsi estimé qu’une telle situation n’était « pas rationnelle ».

Roberto Cingolani, directeur général de Leonardo, n’a pas écarté un éventuel rapprochement « à l’avenir » entre le GCAP et le SCAF européen. « Je ne parle pas de fusion, c’est peut-être trop, mais certainement de collaboration », a-t-il précisé. Une hypothèse qui permettrait de mutualiser les efforts, mais qui paraît encore lointaine tant les enjeux stratégiques et industriels sont importants pour chaque pays impliqué.

Une nouvelle donne géopolitique

Au-delà des aspects technologiques et financiers, l’alliance conclue entre Londres, Rome et Tokyo reflète aussi l’évolution des équilibres géopolitiques mondiaux. Dans un contexte de tensions accrues, notamment en Asie-Pacifique, ce partenariat tripartite apparaît comme une réponse à la montée en puissance de la Chine et à l’affirmation de ses ambitions militaires.

Il témoigne également de la volonté du Royaume-Uni de renforcer ses liens avec des partenaires extérieurs à l’Union Européenne, dans la foulée du Brexit. Quant au Japon, ce projet marque une nouvelle étape dans l’assouplissement de sa politique de défense, entamé ces dernières années pour faire face aux défis sécuritaires régionaux.

Le lancement du programme GCAP ouvre donc un nouveau chapitre dans la compétition aéronautique militaire mondiale. Si de nombreux défis techniques, financiers et politiques restent à relever, ce projet désormais bien concret témoigne de la détermination du Royaume-Uni, de l’Italie et du Japon à façonner ensemble l’avenir du combat aérien. Un avenir qui se jouera dans le ciel, mais aussi dans les bureaux d’études et sur les chaînes de montage des prochaines années.

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