En plein cœur d’une crise politique au Niger, la BBC fait face à une suspension de trois mois de ses programmes radio, une décision prise par la junte militaire au pouvoir. Mais le géant de l’audiovisuel britannique n’entend pas baisser les bras, réaffirmant son engagement à couvrir l’actualité de la région « sans crainte ni parti pris ».
Un coup dur pour l’information au Sahel
La suspension des programmes de la BBC, diffusés en langue haoussa via des radios partenaires locales, constitue un coup dur pour l’accès à une information fiable dans ce pays en proie à l’instabilité. D’autant plus que la BBC n’est pas la seule visée. RFI et France 24 sont également suspendues depuis le coup d’État qui a porté la junte du général Abdourahamane Tiani au pouvoir en août dernier.
La BBC accusée de déstabilisation
Les autorités nigériennes reprochent à la BBC d’avoir relayé des « informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes ». En cause notamment, la couverture par la BBC et RFI d’une attaque jihadiste particulièrement meurtrière dans la localité de Chatoumane le 22 août, faisant état de lourdes pertes civiles et militaires. Un bilan démenti par la junte, qui crie à « l’intoxication ».
La difficile vérification des faits
Dans un contexte aussi tendu, la vérification des informations devient un véritable défi pour les médias. Si l’AFP n’a pu confirmer de source indépendante le bilan avancé par la BBC et RFI, une source sécuritaire occidentale a toutefois évoqué entre 90 et 100 morts. Signe que la situation sur le terrain reste confuse et que le travail des journalistes est plus que jamais crucial.
Nous restons fidèles à notre journalisme et nous continuerons à rendre compte de la situation dans la région sans crainte ni parti pris.
Un porte-parole de la BBC
Une presse sous pression
Au-delà du Niger, c’est toute la presse qui se retrouve sous pression dans la région du Sahel, alors que les attaques jihadistes s’intensifient et que les pouvoirs en place cherchent à contrôler l’information. Une situation préoccupante pour la liberté de la presse et le droit des citoyens à être informés.
Malgré les défis, la détermination de la BBC à poursuivre sa mission d’information envoie un signal fort. Car dans un monde de plus en plus troublé, une presse libre et indépendante reste un rempart essentiel contre l’obscurantisme et la désinformation. Un combat de tous les instants, au Niger comme ailleurs.